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L’intégration, ce parcours de la combattante

Image du film.
© DR

Le film Naima relate l’histoire d’une mère vénézuélienne immigrée en Suisse, qui lutte pour se faire une place dans notre pays, entre espoir et souffrance.

Une mère courage, voilà comment nous pourrions qualifier Naima, après avoir vu le film d’Anna Thommen. Ce documentaire homonyme raconte le parcours de cette femme de 46 ans, originaire du Venezuela et établie à Bâle depuis 17 ans, qui va devoir s’imposer et travailler deux fois plus que les autres pour s’intégrer dans le monde du travail et récupérer ses enfants. 
On voit Naima évoluer pendant quatre ans dans ses différents emplois, mais aussi dans son intimité, jonglant entre l’allemand et l’espagnol: chez elle, avec ses amis latinos, son nouveau conjoint ou encore ses enfants. Une personnalité touchante, à la fois solaire, joyeuse et bienveillante, mais qui porte aussi le poids de la culpabilité et souffre du choc culturel. 
Déterminée, elle va remuer ciel et terre pour décrocher son graal, à savoir une formation qui serait reconnue en Suisse et qui lui permettrait d’accéder à un emploi stable et correctement payé. Et ainsi pouvoir tirer un trait sur les jobs précaires dans la restauration qui l’empêchent d’avoir une bonne situation et donc de s’occuper de ses enfants, Layla, une jeune adulte, et Fanja, devenue Luke après sa transition pour devenir un garçon. «C’est ma dernière chance d’être mère», dit-elle dans le film.
La persévérance finira par payer. Malgré plusieurs obstacles et le besoin de recourir à un syndicat pour la défendre, Naima va au bout de ses ambitions et une nouvelle page de sa vie s’ouvre dans ce pays où, dit-elle «tout est si impeccable que cela semble presque irréel».
Anna Thommen et Naima se sont rencontrées le 14 juin 2019, lors de la Grève des femmes à Bâle. C’était comme une évidence. «Je voulais raconter son histoire en tant qu’immigrée, mère célibataire et femme de couleur, comment elle y est confrontée au quotidien et quels problèmes structurels en découlent. Et ce, non pas parce que son histoire est unique, mais parce qu’elle est fréquente dans notre monde, indique la réalisatrice du documentaire. Le souhait de Naima est d’être une voix pour les nombreuses personnes qui se trouvent dans des situations similaires. L’histoire est banale, mais pas la protagoniste. En effet, Naima impressionne par la grande force humaine qu’elle dégage. Elle a quelque chose en elle qui rayonne et qui ne la laisse pas désespérer, même si la vie lui a imposé de dures épreuves. Avec sa manière d’aborder les difficultés et de ne pas se laisser abattre, Naima est une figure d’inspiration et donne du courage à une époque marquée par la peur.»

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