L’inaction climatique et sa pierre d’achoppement à Berne

En 2024, les Aînées pour le climat fêtaient leur victoire à la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg.
La léthargie suisse, condamnée en 2024 par la Cour européenne des droits de l’homme, est soulignée par le bloc posé par les Aînées pour le climat sur la place Fédérale.
C’est un cube pierreux de 2,5 tonnes, compact et imposant, et il a été installé le 9 avril au beau milieu de la place Fédérale de Berne. Aucun geste artistique ne se cache entre ses lignes orthonormées, non. L’objet relève plutôt du très sobre mémorial, du symbole. Il rappelle aux passants et aux autorités siégeant à quelques mètres de là, que l’inaction climatique, pour laquelle la Suisse avait été condamnée il y a un an par la Cour européenne des droits de l’homme, eh bien! elle s’éternise. Rien n’a changé depuis le verdict prononcé à Strasbourg, et les Aînées pour le climat, qui avaient interpellé l’instance juridictionnelle, dénoncent l’immobilisme. Cette pierre «doit donner, un an après notre victoire, un élan durable à notre revendication en faveur d’une protection du climat plus efficace», a souligné, sur les lieux de la capitale, face à plusieurs centaines de manifestants, Anne Mahrer, coprésidente des Aînées pour le climat.
Sera-t-elle entendue? Et cette cause qui nous concerne toutes et tous, aura-t-elle un jour l’impact nécessaire pour réveiller qui de droit? En attendant, le dérèglement climatique poursuit son chemin: faut-il le rappeler? 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée par les spécialistes. Et 2025 promet déjà de nouveaux records: les températures du mois de mars l’attestent par avance. Souhaitons alors que la pierre d’achoppement qui bloque une véritable action dans ce domaine s’effrite enfin et qu’elle soit réduite à l’état de poussière.