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Les vendeuses ont gagné!

Mobilisation des vendeuses et d'Unia devant le Palais fédéral à Berne.
© Unia

Les vendeuses et leur syndicat, représenté notamment par sa présidente Vania Alleva, se sont mobilisés le 4 mars dernier devant le Palais fédéral à Berne. Ils se sont adressés aux parlementaires pour exiger qu’ils renoncent à cette nouvelle attaque contre le personnel de la vente. L’action a payé!

Les magasins n’ouvriront pas douze dimanches par année. C’est une victoire pour le personnel de la vente et pour Unia, qui se sont mobilisés afin de faire échouer cette attaque menée dans le cadre des discussions sur la Loi Covid-19. Une exigence qui a trouvé un écho sous la Coupole puisque les deux Chambres ont rejeté le projet. Soulagement

C’est de justesse, par 96 voix contre 93 et 4 abstentions, que le Conseil national a rejeté, le 8 mars dernier, la proposition d’autoriser les cantons à ouvrir les magasins douze dimanches par année contre quatre actuellement. Une proposition débattue dans le cadre de la Loi Covid-19. Après le refus du Conseil des Etats le 4 mars, cette décision enterre le projet, surgi en commission parlementaire juste avant la session sous le prétexte de «renforcer le commerce de détail». Lors du débat au Parlement, le socialiste vaudois Samuel Bendahan a rappelé l’engagement en première ligne du personnel de la vente qui, comme dans les soins, a pris des risques pour sa santé afin d’assurer à tous l’accès aux produits nécessaires durant le confinement. Un engagement que la droite bourgeoise entendait «remercier» avec sa proposition d’élargir les ouvertures dominicales en 2021 et 2022. «Introduire la possibilité de travailler le dimanche, pour des gens qui sont au front, dans une loi qui n'a pour objectif que d'aider les gens touchés par la crise, c'est ajouter l'insulte à l'injure», s’est indigné l’élu, appelant à rejeter l’amendement.

La veille, lors des scrutins du 7 mars, 53,9% des citoyens bernois rejetaient la volonté d’ouvrir, au niveau cantonal, quatre dimanches par année au lieu de deux. Dans le canton de Zoug, 65,24% des votants disaient non à une extension des horaires la semaine de 19h à 20h et de 17h à 18h le samedi.

Pour les vendeuses et vendeurs, et pour Unia qui a fait pression sur les élus fédéraux, ces résultats et l’abandon du projet des douze dimanches sont un grand soulagement. Réaction de Véronique Polito, en charge du secteur tertiaire au Comité directeur d’Unia.


Comment appréciez-vous le rejet par le Conseil national des ouvertures douze dimanches par année?

C’est une excellente surprise. La proposition risquait de passer, les Vert’libéraux allant voter compact, le PLR également et l’UDC étant en grande partie pour… Finalement, elle a été refusée avec 3 voix d’avance du bon côté!

Je pense que les votes de Berne et de Zoug le dimanche 7 mars ont joué un rôle important. Notamment celui de Berne où la votation n’était pas gagnée en ville et où le rejet a été très net. Unia avait fait un grand travail de sensibilisation. Au National, quelques bourgeois bernois et romands ont changé de camp ou se sont abstenus. Les deux scrutins cantonaux ont donné le ton du ressenti de la population, même si à Zoug il s’agissait d’une extension des horaires.

Ce projet d’élargir le travail dominical est-il bien enterré?

Oui, et c’est une belle victoire pour le personnel de la vente qui était directement concerné. Mais il est clair que les milieux bourgeois reviendront à la charge. Cette thématique de l’extension des horaires est récurrente et nous occupe en permanence. Que ce soit sur le front des dimanches, des jours fériés, des extensions des ouvertures en semaine ou le samedi et du débat sur les zones touristiques, comme c’est le cas actuellement à Fribourg, Saint-Gall et Zurich. D’autres attaques sont aussi en cours, par exemple à Genève avec la volonté d’ouvrir trois dimanches, sans convention collective de travail (CCT).

C’est un dossier où nous sommes toujours actifs, tant à l’échelle nationale que régionale. Au niveau suisse, le précédent combat avait été de nous opposer à la nouvelle Loi fédérale sur les heures d’ouverture des magasins, la LOMag, qui a elle aussi été enterrée par le Parlement, en 2016. Le projet voulait une extension des horaires dans tout le pays.

Comment éviter ces déréglementations et améliorer les conditions de travail dans la vente?

Au lieu de démanteler les protections des vendeuses et des vendeurs et de demander plus de flexibilité, il faudrait réguler leurs conditions de travail, avec davantage de CCT. Ces dernières sont hélas! en train de perdre du terrain, comme on le voit à Genève où le patronat a remis en cause le partenariat social. Face à cette situation, nous devons réfléchir à une extension du salaire minimum tel que celui de 23 francs de l’heure instauré à Genève, ou celui de Neuchâtel où une CCT est aussi en vigueur. Une initiative a d’ailleurs été lancée à Bâle. Face au blocage du partenariat social, la question va devoir se poser dans d’autres cantons, le salaire minimum étant un facteur important pour augmenter les salaires non seulement des vendeuses et vendeurs, mais des salariés de toutes les branches où les femmes sont les plus nombreuses et les moins bien payées.

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