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Les travailleurs de Vetropack luttent pour la sauvegarde de la dernière verrerie de Suisse

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© Olivier Vogelsang

Des travailleurs de Vetropack accompagnés d'Unia ont remis une pétition munie de plus de 5000 signatures aux autorités vaudoises. Ils ont donné également une bouteille, comme un symbole de celles qu'on lance à la mer, pour demander le maintien de la dernière verrerie de Suisse.

Le travail de consultation se poursuit et un projet solide a été présenté à la direction. Au niveau politique, la solidarité et les actions se multiplient

Dans notre dernier article, nous relayions la mobilisation du personnel de Vetropack juste avant Pâques, qui demandait une prolongation du délai de consultation au 30 avril et la présence de M. Cornaz à Saint-Prex pour négocier. 

La première revendication a été obtenue et c’est ainsi que le travail de consultation a pu se poursuivre ces dernières semaines. «Il y a de l’espoir!, commente Abdeslam Landry, secrétaire syndical à Unia. Plus on avance dans le processus, plus on voit qu’il est possible de baisser drastiquement la consommation d’énergie – et donc ses coûts – dans l’objectif de rendre le site vaudois encore plus rentable qu’aujourd’hui.» Sans en dire trop, il semblerait qu’en faisant appel à des nouvelles technologies de traitement du verre et à des sources d’énergie moins gourmandes et plus respectueuses de l’environnement, il y aurait des chances de sauver le site de Saint-Prex. Le projet a été présenté cette semaine à la direction.

Cornaz à Saint-Prex!

Quant à Claude Cornaz, président du conseil d’administration de la holding et actionnaire principal de Vetropack, il a répondu par courrier qu’il ne viendrait pas à Saint-Prex rencontrer les travailleurs. «Il dit comprendre notre colère et nos réactions, mais préfère laisser les décideurs sur place gérer, rapporte le syndicaliste. Il nous appelle au dialogue et dit rester ouvert.» Les travailleurs, soutenus par Unia, lui ont récemment renvoyé une lettre afin de lui communiquer leurs idées pour maintenir le site et les emplois. «Nous avons de nouveau sollicité une rencontre avec lui.»

Large soutien politique

Sur le plan politique, les réactions s’enchaînent. Le 9 avril, la conseillère d’Etat vaudoise en charge de l’Economie, Isabelle Moret, s’est rendue à Vetropack et a affirmé son soutien aux travailleurs pour le maintien des emplois mais aussi pour que le site reste industriel. «Pour nous, cette prise de position est une aide dans notre projet et met des bâtons dans les roues du groupe si son intention est de revendre le terrain à des fins immobilières», réagit Abdeslam Landry. 

La task force, qui réunit l’Etat de Vaud et la direction de Vetropack, continue également ses travaux afin de trouver des solutions pour la sauvegarde du site de production.

Enfin, une motion a été déposée le 16 avril au Conseil national par la Verte Sophie Michaud Gigon et soutenue par les 18 parlementaires vaudois, de tous bords politiques. Celle-ci demande au Conseil fédéral de développer une stratégie industrielle pour conserver des secteurs clés pour l’approvisionnement du pays, tout en favorisant sa transition énergétique, notamment le secteur du verre. Unia rappelle qu’on recycle, en Suisse, pas moins de 300000 tonnes de verre par année…

En attendant que des décisions soient rendues, les travailleurs se préparent pour prendre la tête du cortège le 1er Mai prochain, à Lausanne.

Manon Todesco

Pétition déposée au Grand Conseil

En cette matinée glaciale du 23 avril, une dizaine de travailleurs de Vetropack accompagnés d’Unia ont remis une pétition munie de plus de 5000 signatures au président du Grand Conseil. Ils ont demandé le maintien de la dernière verrerie industrielle de Suisse, la préservation des 175 emplois et d’un savoir-faire unique. «Nous avons présenté hier notre projet à la direction. Nous avons eu le sentiment qu’elle était attentive à nos propositions. Le rapport final sera remis à la fin du mois», explique Fabio Casimo, l’un des employés présents, qui croit au sauvetage du site. Tout comme son collègue Gianpiero Calzola, pour qui l’usine représente tout un pan de l’histoire familiale: «Mon grand-père a travaillé à Vetropack. Enfant, j’allais parfois apporter les repas à mon père. Je suis la troisième génération... Même si les conditions de travail sont difficiles, j’aime mon travail et l’ambiance familiale qui règne dans l'usine.» D’autres camarades sont présents pour témoigner également de leur fierté d’avoir mené à bien cette période de consultation. «On a bien bossé!, lance l’un d’eux. C’est une expérience de vie!»

C’est la tête haute qu’ils sont ensuite allés présenter leurs propositions à la conseillère d’Etat Isabelle Moret. «Le projet permettrait au groupe Vetropack de développer son usine la plus écologique et innovante d’Europe», précise un communiqué commun d’Unia et de Syna. Parallèlement, ce même jour, une motion a été déposée au Grand Conseil pour demander «un renforcement de la Loi sur l’aménagement du territoire et les constructions ou/et du Plan directeur cantonal» afin d’éviter que les sites industriels et artisanaux soit menacés par la spéculation immobilière.

Aline Andrey

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