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Les travailleurs de la construction se mobilisent en Valais

Des ouvriers de chantiers de Monthey ont participé à leur tour à une pause de protestation pour exiger 150 fr. d'augmentation

Les employés du bâtiment se mobilisent actuellement dans toute la Suisse pour revendiquer une augmentation de 150 francs par mois à partir de 2015. Dans le Valais, plusieurs pauses prolongées ont eu lieu ces dernières semaines. A l'occasion de l'une d'entre elles, le 16 octobre, Unia a rappelé la légitimité de cette hausse salariale et prévenu que, si les patrons ne se remettaient pas rapidement autour de la table des négociations, le conflit pourrait se durcir. Du côté de la Société suisse des entrepreneurs, les pourparlers restent bloqués.


La lutte pour l'augmentation salariale de 150 francs par mois dans le secteur de la construction bat son plein dans toute la Suisse. En Valais, une dizaine d'actions ont eu lieu dans tout le canton depuis la fin du mois de septembre, dont une pause de protestation organisée par Unia le 16 octobre dernier à Monthey, à laquelle les médias ont été conviés. Une cinquantaine de travailleurs des chantiers environnants ont répondu présents à l'appel pour revendiquer une hausse salariale dès 2015.
Jeanny Morard, secrétaire régional d'Unia Valais, a rappelé à cette occasion les faibles augmentations de salaire concédées aux maçons ces dernières années en regard des conditions de travail difficiles endurées. Mais aussi la nécessité de se mobiliser massivement. «Dans le Valais, il y a un sentiment de peur pour l'emploi lié au vote de la loi Weber, explique Jeanny Morard. Mais ce n'est pas parce que d'éventuelles pertes d'emplois interviennent dans un secteur qu'il ne faut pas augmenter les salaires. Il est vrai que la construction dans le Valais est basée sur le tourisme, mais à l'heure actuelle, on ne sait pas comment évoluera le volume de la construction.»

Les patrons refusent de négocier
Le syndicaliste est également revenu sur l'attitude «intransigeante» de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), qui refuse d'entrer en matière sur l'augmentation salariale revendiquée. «La rupture des négociations sous des prétextes fallacieux est inacceptable, dénonce le syndicaliste. Pour nous, il est évident que la stratégie de la SSE est de ne pas négocier et d'affaiblir les syndicats.»
En effet, le 7 octobre, lors d'une séance entre les partenaires sociaux, la SSE a jugé inacceptables les actions menées dernièrement sur les chantiers à l'initiative du syndicat. De même, la faîtière patronale a dénoncé la section Unia Schaffhouse-Zurich pour son offre, aux entreprises de la branche, d'analyse des risques portant sur des sous-traitants, qui revient, en fait, à déterminer si une entreprise a respecté, ou pas, le droit du travail. Cette compétence revient, selon les patrons, à la commission paritaire et non au seul syndicat. «Ce sont de simples prétextes pour ne pas négocier, regrette Nico Lutz, responsable de la construction chez Unia. Les activités de la section Unia Schaffhouse-Zurich ne mettent nullement en question les compétences des commissions paritaires.
Le comportement des patrons est indigne par rapport au travail énorme des employés de la construction chaque année.» Unia maintient sa revendication de 150 francs par mois pour les maçons l'an prochain. «Nous voulons que la SSE revienne à la table des négociations, poursuit le syndicaliste. Le cas échéant, ils seront en infraction, la Convention nationale de la construction prévoyant des négociations salariales toutes les années.» Et Jeanny Morard, d'avertir: «Si les négociations n'aboutissent pas, le conflit pourrait se radicaliser.» 


Manon Todesco