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Les salaires des femmes sont trop bas!

14 juin
Thierry Porchet / Archives  

Le 14 juin permettra de visibiliser différentes luttes des femmes, entre égalité salariale, rémunérations trop basses, travail du care ou encore féminicides.

 

Unia appelle à une mobilisation massive le 14 juin prochain dans la rue. La question des inégalités et des bas salaires des femmes sera mise en avant. Explications.

Le grand rendez-vous de la lutte féministe du 14 juin approche! Cette année encore, une vague violette va déferler sur toute la Suisse. «Les syndicats et les collectifs féministes appellent les femmes et les personnes LGBTQIA+ à se mobiliser en masse dans la rue et à prendre l’espace qui leur revient», souligne Aude Spang, secrétaire à l’égalité à Unia. 
Pour cette édition encore, les collectifs s’appuient sur une large gamme de revendications thématisant les espoirs et les résistances féministes. «Elles s’inscrivent dans une lutte contre l’extrême droite en général, sans oublier la situation actuelle en Palestine qui est un sujet important dans les rangs féministes.»
Le travail du care, omniprésent et indispensable au bon fonctionnement de la société, sera aussi central. «Pour les collectifs, il est important ainsi de rendre visible ce qui est invisible, à savoir l'énorme quantité de travail gratuit produit par les femmes et les personnes queer, ajoute Tamara Knezevic, secrétaire syndicale. Au-delà du care, les collectifs vont mettre l'accent également sur le nombre alarmant de féminicides en Suisse, à savoir 16 à ce jour depuis le début de l’année. Il est urgent que les politiques en fassent une priorité parce qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort.»

Invisibiliser les inégalités
Côté syndical, Unia et l’Union syndicale suisse (USS) feront un focus sur la question des bas salaires des femmes, et des inégalités salariales. Et l’actualité est brûlante à ce sujet. Aude Spang rappelle le contenu du récent rapport publié par le Conseil fédéral concernant les analyses salariales obligatoires dans les entreprises d’au moins 100 employés. «Ce bilan montre à quel point la loi n’est pas respectée, y compris les dispositions les plus simples. Concrètement, le rapport montre que les employeurs ne respectent pas tous leur obligation d’effectuer des analyses de salaires et de les réviser, et que ceux qui les font communiquent de manière insuffisante sur les résultats de ces analyses. On sait aussi que les inégalités sont rarement corrigées lorsqu’elles sont constatées.»
La responsable syndicale revient aussi sur la nouvelle attaque du camp bourgeois sur la méthodologie, via le dépôt d’une motion au Parlement visant à modifier la méthode de calcul des analyses salariales en retirant le travail en équipe et le travail de nuit. «Au-delà de l’impact réel de cette mesure, c’est une manière de réduire artificiellement le problème en atténuant les résultats des analyses afin de donner l’impression que le problème est moins grave qu’il ne l’est. Telle est la stratégie de la droite patronale: remettre constamment en question le fait même qu’il existe des inégalités salariales, malgré les statistiques fédérales et l’expérience de dizaines de milliers de femmes en Suisse. Le but: invisibiliser le phénomène et le décrédibiliser. Nous devons donc continuer à en parler, car oui, les inégalités salariales existent et elles persistent, et on ne va pas lâcher le morceau!»

4500 francs, c’est un minimum!

Toutefois, les inégalités, ce n’est qu’une partie du problème. Les salaires des femmes sont trop bas en général, estiment les syndicats. «Le temps partiel, qui concerne majoritairement les femmes, amène également des revenus bas, soulève Aude Spang. Nous devons aussi mettre le focus sur le fait que les secteurs à majorité de femmes ont des salaires plus bas que les autres. Donc même si on en finissait avec les inégalités salariales au sein des entreprises, on n’aurait pas encore résolu les autres problèmes salariaux! C’est pour ça que les salaires des femmes doivent être immédiatement augmentés!»
Unia et l’USS demandent un minimum de 4500 francs pour tous, et pas moins de 5000 francs par mois à taux plein quand la personne a suivi une formation. «Nous exigeons des salaires minimums pour toutes et tous, au sein des conventions collectives de travail et dans les lois cantonales, afin de sortir les travailleurs et les travailleuses de la pauvreté, notamment les femmes», conclut la secrétaire à l’égalité. 

On fait quoi le 14 juin?

Les syndicats et les collectifs de la Grève féministe organisent des actions, des stands et des manifestations dans toute la Suisse. Retrouvez le programme détaillé de toutes les actions sur: 14juin.ch/#programm 

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