«Continuons le combat»
Jeanine (prénom d’emprunt) a quitté son travail d’AMV pour devenir gardienne d’animaux. Une décision qui ne l’empêche pas de se battre pour ses collègues. «Je compte de nombreuses amies et connaissances actives dans la profession. Et je connais bien la situation y prévalant», précise la jeune femme de 27 ans, dénonçant le manque de reconnaissance de la fonction des AMV et des salaires qui ne sont pas à la hauteur de la nature de la tâche. «Pour cette raison, il nous faut une convention collective de travail. Il y a trop de disparités dans les rémunérations. Et si je retourne un jour dans le métier, je me sentirai alors mieux protégée», indique l’ancienne employée du domaine, notant que certains patrons ne respectent même pas la recommandation de la Société vaudoise des vétérinaires en la matière (4300 francs par mois, ndlr). Et ne prennent pas en compte les années de service. «Le salaire devrait au moins s’élever à 5000 francs par mois», estime Jeanine qui, déçue par les conditions de travail et l’attitude de son ancien employeur, a jeté l’éponge. «Il me demandait de remplir des activités sans relation avec ma formation, comme repeindre les murs. J’ai acquis la théorie, mais non la pratique», se désole la Vaudoise, qui qualifie pourtant le métier de très beau. «On soigne des animaux, on aide leur propriétaire. On ne répond pas seulement au téléphone comme le croient certains clients», indique Jeanine, qui estime encore, dans ce contexte, qu’il faudrait changer l’appellation d’AMV pour celle d’infirmières vétérinaires. «On comprendrait alors mieux notre job», note-t-elle, tout en soulignant le soutien consenti par le syndicat à la cause. «J’apprécie l’aide apportée par Unia, à l’écoute, et qui nous épaule.» Questionnée sur la probabilité de conclure une CCT, Jeanine se montre assez optimiste: «L’assemblée a montré l’envie de se battre. Si nous continuons le combat, si nous ne baissons par les bras, ça ne peut que marcher.»