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Le père fouettard d’Unia relaxé par le Ministère public

Père fouettard d'Unia en décembre 2018.
© Neil Labrador

Une visite du père fouettard syndical qui avait fait parler d’elle, le 19 décembre de l’année dernière.

L’action du syndicat à l’EMS des Trois-Portes à Neuchâtel n’était pas illégale, la directrice est déboutée

Il n’y aura pas de suites pénales à l’action syndicale menée fin 2018 à la résidence des Trois-Portes à Neuchâtel. Le Ministère public neuchâtelois a décidé de ne pas entrer en matière sur la plainte déposée par la responsable du home à l’encontre de quatre syndicalistes d’Unia.

A la veille de Noël, le syndicat avait mené une action coup de poing devant cet établissement privé, accueillant des malades d’Alzheimer et employant vingt-cinq personnes, au cours de laquelle un secrétaire syndical déguisé en père fouettard avait remis à la directrice un balai décoré de protestations et de demandes du personnel. Soutenues par Unia, cinq employées témoignaient devant les médias du harcèlement moral, du manque de respect et de la désorganisation du travail dont elles étaient victimes. Sous-effectifs, horaires imposés, contrôles excessifs, cris, insultes, problèmes sanitaires…: L’Evénement syndical avait recueilli des témoignages mettant en cause la gestion de l’administratrice et de l’infirmière cheffe. «Il n’y a pas de reconnaissance de notre travail et nul respect pour nous. J’ai vu des gens pleurer et j’ai pleuré aussi», nous confiait alors l’une des travailleuses. «Les salariées ne demandent pas de prestations matérielles, elles attendent seulement des engagements de la directrice en faveur d’une meilleure gestion des ressources humaines et plus de respect dans les relations professionnelles», expliquait la secrétaire syndicale Isabel Amian. La dirigeante de l’établissement refusa pourtant de rencontrer Unia, ce qui provoqua l’action syndicale. Elle préféra judiciariser le conflit.

Droits syndicaux reconnus

«Elle a été sèchement remballée par le Ministère public et nous sommes satisfaits que les droits syndicaux soient confirmés. Je sais que les salariées concernées sont aussi très contentes», indique Catherine Laubscher, secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel et l’une des quatre personnes touchées par la plainte. «Nous n’avons fait que notre travail syndical. Notre action visait à dénoncer les conditions de travail dans cet EMS et, surtout, le refus obstiné de l’établissement de discuter avec Unia pour chercher une solution au mal-être profond du personnel.» La justice neuchâteloise note que de telles manifestations «destinées à faire évoluer favorablement la situation des employés ne s’avèrent susceptibles d’être réprimées que si, à leur occasion, des infractions pénalement répréhensibles ont été commises». La décision du Ministère public est d’autant plus importante que, comme le souligne la responsable syndicale, «les tentatives de criminaliser les actions syndicales sont de plus en plus fréquentes et, dans le cas présent, Arcinfo n’avait pas hésité à faire sa page une sur cette plainte pénale déposée contre Unia».

«Nous réalisons un bon travail dans les EMS, si la directrice avait accepté de discuter avec nous, on n’en serait pas arrivé là», conclut Catherine Laubscher. «En règle générale, nous recevons un très bon accueil dans les établissements et les directeurs nous laissent parler aux employés», confirme Alexandre Porret, le responsable des EMS pour Unia Neuchâtel, qui jouait le rôle du père fouettard. «Selon mes informations, la situation du personnel aux Trois-Portes n’a malheureusement pas évolué», ajoute le secrétaire syndical, qui espère malgré tout l’ouverture prochaine d’un dialogue.

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