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A Genève, les étudiants gagnent une première manche face à Migros

Conférence de presse devant la Migros de Cornavin.
© Olivier Vogelsang

Le 21 juin dernier, les étudiants travaillant pour Migros Genève tenaient une conférence de presse avec Unia devant la succursale de la gare Cornavin pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail.

Les étudiants employés par le géant orange se sont battus contre la flexibilisation de leurs conditions de travail. Ils ont remporté un premier succès, mais d’autres améliorations sont attendues

La mobilisation des étudiantes et des étudiants travaillant chez Migros à Genève pour financer leurs études a porté ses fruits. Même si toutes les revendications n’ont pas été satisfaites, un pas en avant a été réalisé.

Rappelons qu’à l’orée de l’été, le 21 juin, ils s’étaient rassemblés devant la succursale de la gare Cornavin pour dénoncer la modification de leurs contrats de travail par l’entreprise qui entendait flexibiliser davantage leur emploi. Jusque-là, les contrats du personnel étudiant prévoyaient généralement 8, 10 ou 12 heures de travail fixe par semaine, que les jeunes pouvaient compléter par des heures supplémentaires, pour autant qu’ils donnent leur accord. Or, les nouveaux contrats, envoyés aux 323 étudiants engagés par Migros Genève, prévoyaient un horaire flexible de 8 heures à 20 heures par semaine pour les Suisses et les détenteurs d’un permis C, et de 8 heures à 15 heures pour les autres, ainsi que la possibilité pour l’entreprise de les déplacer d’une succursale à l’autre. Informés en pleins examens, les étudiants s’étaient approchés d’Unia pour être soutenus. Face à ce congé-modification, au délai de signature du nouveau contrat extrêmement court, et au refus de Migros d’entamer une procédure de consultation prévue pour les licenciements collectifs, le syndicat et les étudiants avaient saisi la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) le jour même de leur action. Cette démarche a poussé Migros à ouvrir une consultation.

13e salaire accordé

Le 5 septembre, Unia informait du résultat de cette procédure. Ainsi, après deux assemblées des étudiants en juillet et l’envoi des revendications à Migros, cette dernière a transmis un avenant aux contrats à tous les étudiants, comprenant plusieurs avancées. «Parmi les revendications, Migros a accepté de verser un 13e salaire au personnel étudiant. Elle a également donné son accord à la présence d’un représentant dans la commission du personnel, mais pas avant le début de la prochaine législature, soit en 2026», détaille Gahla Doerig, secrétaire syndicale d’Unia Genève. Elle ajoute qu’au sujet de la flexibilité, les étudiants ont obtenu de Migros la possibilité de demander une limite des heures maximales à travailler. Un point central pour préserver le cadre de leurs études et éviter les surmenages. En revanche, ils n’ont pas obtenu de garanties en matière d’heures minimales, enjeu important pour qu’ils puissent disposer d’une stabilité de revenu durant leurs études. Deux autres demandes n’ont pas été satisfaites. Celle de disposer d’au moins cinq jours fériés de congé sur les neuf habituels du canton de Genève. Une exigence importante pour les jeunes travaillant souvent le dimanche dans les succursales de la gare et de l’aéroport. Et celle de ne pas pouvoir transférer les étudiants d’un commerce à l’autre sans leur accord écrit. Ce dernier refus serait lié à un changement de règlement en cours qui affecterait l’ensemble du personnel de Migros Genève.

Nouvelle assemblée en octobre

Le dialogue avec le géant orange pour l’amélioration des conditions de travail des employés étudiants devrait se poursuivre. «Migros nous a informés qu’elle reviendrait vers nous en novembre. Nous nous réjouissons de l’ouverture de ces discussions, mais la société conditionne cela au fait que l’on ne parle pas dans la presse, ce qui n’est pas acceptable», souligne la syndicaliste, qui souhaite alerter Migros sur les attentes et les problèmes rencontrés par son personnel étudiant.

Outre les revendications non satisfaites, les étudiants comptent en présenter de nouvelles. «Lors des assemblées déjà effectuées, la question des salaires est ressortie. Les étudiants sont payés au minimum légal genevois, mais ils n’ont pas les suppléments prévus par exemple chez Coop pour le travail du dimanche ou des jours fériés», note Gahla Doerig. Unia et le collectif des étudiants vont appeler à une nouvelle assemblée générale pour débattre et adopter de nouvelles exigences. Elle devrait avoir lieu dans la première quinzaine d’octobre. «Les étudiants d’Unia et du collectif se mobilisent. Ils ont senti parmi leurs collègues l’envie de bouger. Nous allons continuer de lutter contre la flexibilisation et les dégradations de conditions de travail et pour des contrats plus justes.»

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