Dans une lettre ouverte, une centaine de personnalités interpellent le CEO de DPD Suisse, Tilmann Schultze, sur les conditions de travail dans son entreprise
En février dernier, Unia avait dénoncé les conditions de travail «misérables» des livreurs de DPD dans un rapport explosif fondé sur les témoignages de 200 employés: journée à rallonge, heures travaillées non payées, retenues abusives, surveillance constante, stress énorme… Dans une lettre ouverte lancée par la présidente d’Unia, Vania Alleva, une centaine de personnalités interpellent le CEO de DPD Suisse, Tilmann Schultze, sur les conditions de travail dans son entreprise. «Le personnel est exploité sans vergogne», lit-on dans ce courrier. «Le travail gratuit et les retenues sur salaire illégales sont de toute évidence monnaie courante. Et si les employés s'organisent, ils sont menacés d'une répression sévère. Ce sont des conditions indignes», poursuit la missive, qui demande à ce que les lois suisses soient respectées par cette filiale de La Poste française devenue le numéro 2 de la livraison dans notre pays. «Chaque heure travaillée doit être enregistrée et payée. Le travail gratuit que les livreuses et les livreurs ont effectué dans le passé doit être rétribué rétroactivement.» Il faut également que les droits syndicaux soient garantis. L’interpellation invite au final Tilmann Schultze à «cesser de faire l’autruche» et à s’asseoir à la table des négociations avec les employés et leur syndicat, Unia. Les livreurs et les logisticiens ont créé six collectifs dans les dépôts avec des délégués élus dans un comité national, «Respect@DPD».
Cette lettre ouverte, qui peut être signée et envoyée à Tilmann Schultze sur unia.ch, est soutenue par une centaine de personnalités de la politique, de l’université et du monde de la culture, comme le dramaturge Milo Rau, l’humoriste Thomas Wiesel ou encore le patron du Paléo, Daniel Rossellat.
Signalons encore que Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse et conseiller national, a déposé une interpellation au Parlement à la mi-mars. Il demande des explications au Conseil fédéral sur les abus constatés chez DPD, le rôle de la Commission fédérale de La Poste chargée de contrôler les conditions de travail dans la logistique, la violation de la loi sur la concurrence déloyale dans la branche et les moyens d’y remédier.