Choquant: Marisa portait un badge rouge!
La 3e audience du procès relatif au licenciement de Marisa Pralong a vu défiler 8 témoins cités par Manor
Informer: un droit!
Autre épisode marquant pour une employée, cadre commerciale: une distribution de tracts par Marisa Pralong dans les «réserves» du grand magasin. «Une bonne partie du personnel a été touchée humainement et perturbée dans son travail. Ces employés ont demandé de s'entretenir avec moi ou avec le directeur des ressources humaines pour se soulager», témoigne-t-elle. Dernier épisode: Marisa Pralong aurait réuni plusieurs de ses collègues autour d'une caisse à l'ouverture du magasin. Un chef de rayon raconte: «Mme Pralong leur expliquait qu'elles avaient le droit de prendre congé certains samedis.» Joël Varone, responsable de la vente à Unia Genève, explique pourtant que ce type d'action n'a rien d'illégal, et s'étonne que la défense de Manor insiste sur ces événements: «Le droit d'information est garanti. Et la seule jurisprudence en la matière, dans le canton du Tessin, nous est favorable.»
«Trop directive»
Le chef de Marisa Pralong a aussi témoigné ce jour-là, en commençant par critiquer les revendications syndicales de son employée, qui aurait fait ainsi la preuve d'un «manque de loyauté» envers l'entreprise. Ce n'est que bien plus tard que ce supérieur hiérarchique a évoqué des problèmes relationnels, hors cadre syndical: «Deux vendeuses sont venues me voir pour me dire que Mme Pralong était trop directive, qu'elle avait tendance à dévaloriser leur travail.» Se disant fortement perturbé par l'attitude de Marisa Pralong, car ses décisions «étaient sans cesse remises en cause», le chef de rayon a affirmé qu'il avait dû pour cette raison se résigner à demander sa mutation à Lausanne, ville proche du lieu où il vivait, car il «ne voyait pas le bout du tunnel». Deux autres témoins ont évoqué des mésententes avec la syndicaliste. Une assistante de rayon parce qu'elle l'aurait court-circuitée dans les relations hiérarchiques et un adjoint au chef parce qu'elle n'aurait pas toujours rangé la marchandise selon les directives de l'entreprise.
L'avocat de Manor s'est par ailleurs intéressé aux ressentis des témoins qu'il a cités vis-à-vis des manifestations organisées par Unia au printemps dernier pour réclamer la réintégration de Marisa Pralong. Ces employés ont presque tous considéré ces actions comme du «harcèlement». Ce sujet a été abordé car Manor a décidé d'engager une procédure parallèle à l'encontre d'Unia au sein de la CRCT pour avoir violé la paix du travail au travers de ces actions...
Christophe Koessler