Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Adieu la Baronne et merci !

manif
Eric Roset

L’engagement de Christiane Brunner sur le front féministe s’est traduit par de nombreuses améliorations pour les employées de l’horlogerie. La syndicaliste dirigeait à l’époque la branche horlogère du syndicat FTMH (photo : 14 juin 2011 Genève).

Christiane Brunner, une synthèse entre féminisme et syndicalisme.

La Baronne! C’est ainsi que les permanents et les militants horlogers des Montagnes neuchâteloises appelaient Christiane Brunner, qui vient de nous quitter. Ce titre tenait notamment au fait que Christiane dirigeait à l’époque la branche horlogère du syndicat FTMH de façon magistrale. Aussi bien lors des négociations salariales annuelles qu’à l’occasion du renouvellement de la convention collective de travail (CCT), Christiane ne laissait rien au hasard. La préparation des discussions avec le patronat était minutieuse, et prenait presque autant de temps que les négociations elles-mêmes! Je me suis parfois dit que cette façon de faire était exagérée, mais au fil du temps, je finis par comprendre qu’elle avait raison. Cela demandait beaucoup de travail, mais comme l’a dit un jour Pierre Schmid, ancien secrétaire central FTMH, «cette femme est un bourreau de travail».

Dans tous les hommages rendus ces derniers temps à Christiane, on a beaucoup insisté sur sa non-élection au Conseil fédéral et sur son engagement pour la cause des femmes. Mais la plupart des médias ont oublié de dire que Christiane avait fort bien su marier engagement syndical et lutte féministe. Deux exemples en témoignent. Voici près de trente ans, la CCT de l’horlogerie a été la première à contenir des dispositions préventives et répressives sur le harcèlement sexuel et le harcèlement moral (mobbing). Lorsque l’on connaît le poids de ces thèmes dans la vie sociale et politique d’aujourd’hui, force est d’admettre que Christiane avait alors été une visionnaire. On peut faire des observations du même type à propos du congé maternité. Alors que la création d’une assurance et d’un congé maternité n’a été approuvée qu’en 2004 par le peuple suisse, ceux-ci existent depuis 1991 dans l’horlogerie. Mieux encore, alors que ce congé est de 14 semaines, payé à 80% dans la législation fédérale, il a toujours été rétribué à 100% dans l’horlogerie, passant progressivement de 14 à 19 semaines aujourd’hui. Autant dire que ces progrès avaient de quoi séduire les femmes travaillant dans l’horlogerie, d’autant plus qu’elles représentent près de la moitié des effectifs de cette branche industrielle.

Ces exemples montrent que, si l’engagement féministe de Christiane Brunner avait des racines personnelles, politiques, voire philosophiques, il se traduisait aussi par des résultats concrets pour les travailleuses. Et cela, personne ne l’oubliera. Adieu la Baronne, et merci!

Pour aller plus loin

Victoire d’étape pour les salariés des TPG

En octobre 2022, l’entreprise de transport avait connu deux jours d’arrêt de travail, les employés avaient obtenu, à l’issue du conflit, satisfaction sur leur revendication d’une indexation pleine et entière des salaires.

La grève des Transports publics genevois (TPG) du mercredi 31 janvier n’a pas eu lieu. Réclamant une augmentation salariale de +1,5% en sus de l’indexation de 1%, 120 francs net...

Les assistantes en pharmacie ne lâchent rien

Les assistantes en pharmacie ont voté en faveur de différents outils propres à soutenir leur combat, comme le lancement d’une pétition.

Réunies en assemblée, une centaine d’assistantes en pharmacie vaudoises, soutenues par Unia, ont décidé de poursuivre la lutte en faveur d’une convention collective de travail

L’initiative pour un salaire minimum valaisan est sous toit

Portée par une large coalition bilingue de partis politiques et de syndicats, l’initiative pour un salaire minimum valaisan a été déposée le 12 janvier à la Chancellerie cantonale.

Lancé en début d’année dernière, le texte visant à lutter contre la précarité et la sous-enchère a recueilli 5000 signatures

Des employés municipaux pourront partir plus tôt à la retraite

Outre les métiers de la voirie, une trentaine d’autres fonctions sont concernées, notamment au Service des espaces verts.

En Ville de Genève, les quelque 400 travailleurs aux métiers pénibles pourront cesser leur activité à 62 ans. Un bon accord, qui doit cependant être élargi, selon les syndicats