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Vente: engagements pluriels

A la caisse d'un magasin d'alimentation.
© Thierry Porchet

L’assemblée a listé ses solutions pour améliorer les conditions de travail dans le secteur du commerce de détail.

Réunis en conférence de branche, une soixantaine de travailleuses et de travailleurs de la vente revendiquent davantage de respect, de temps et d’argent

«Nous avons eu des discussions très intéressantes, de grande qualité, avec des personnes très engagées.» Coresponsable de la branche du commerce de détail d’Unia, Anne Rubin relate en quelques mots l’atmosphère qui a prévalu lors de la dernière réunion des déléguées et des délégués du secteur, le 25 avril dernier à Berne. Cette rencontre annuelle a réuni une soixantaine de salariés du domaine qui ont revendiqué davantage de respect, de temps et d’argent, dénonçant des rémunérations faibles et des horaires flexibles. L’assemblée a souligné que l’extension d’horaires d’ouverture était synonyme pour le personnel de journées plus longues et souvent fragmentées, le privant d’un temps suffisant de repos. Et propre à le rendre malade. Une situation portant aussi préjudice à la vie familiale et sociale. «Les parents voient à peine leurs enfants le matin et terminent leur journée de plus en plus tard. On dispose de moins de temps pour les amis», a rapporté Unia dans un communiqué.

La question des salaires dans cette branche majoritairement féminine – à l’exception des postes dirigeants souvent occupés par des hommes, note le syndicat – a, elle aussi, largement alimenté les débats. L’assistance a souligné que les rémunérations à plein temps ne suffisent souvent pas à joindre les deux bouts. Selon le syndicat, plus d’un quart des personnes actives dans le domaine – comptant au total quelque 320000 employés – gagne moins de 4500 francs par mois. Et plus de la moitié ayant effectué un apprentissage n’atteint par les 5000 francs.

Non à la baisse des rentes

«Les vendeuses et les vendeurs réclament une revalorisation durable de tous les salaires et la pleine compensation du renchérissement.» Les représentants du commerce de détail demandent par ailleurs un changement de cap au niveau du temps de travail. Plus concrètement, ils se positionnent en faveur d’une durée d’activité plus courte sans perte de salaire. Ils exigent un temps de présence au travail raccourci et moins de flexibilité à leur détriment.

La rencontre a également permis aux participants d’évoquer la baisse des rentes décidée par le Parlement à majorité bourgeoise dans le cadre de la réforme de la Loi sur la prévoyance professionnelle. Les délégués ont soutenu à l’unanimité le référendum, dénonçant les promesses non tenues des autorités en la matière. Une situation qui pénalise en particulier les bas revenus, dont nombre de femmes. «Le personnel doit aussi pouvoir vivre dignement à la retraite.»

La conférence de branche a encore abordé le sujet de la Grève féministe du 14 juin. Et fustigé le fait que, malgré la mobilisation massive des femmes en 2019, «trop peu de choses ont changé dans le monde du travail». Dans ce contexte, les déléguées et les délégués s’organisent avec leurs collègues, y compris les hommes solidaires, dans leurs entreprises respectives. Et ont affirmé qu’ils seront prêts pour cette prochaine échéance afin que «l’égalité avance au lieu de reculer».

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