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Valoriser les métiers des industries techniques de l'Arc jurassien

La quatre cantons concernés vont renforcer l'attractivité de ces métiers, histoire d'enrayer la pénurie de personnel qualifié

Les cantons du Neuchâtel, Vaud, du Jura et de Berne ont créé une plateforme commune pour valoriser les métiers techniques dans l'Arc jurassien. But prioritaire? Remédier à la pénurie de personnel qualifié. Avec la Confédération, ces cantons vont investir 900'000 francs sur trois ans pour financer une série de mesures concrètes, en partenariat avec les milieux industriels.

Région industrielle marquée par l'horlogerie et la micromécanique de pointe, l'Arc jurassien est un concentré de savoir-faire dont il s'agit d'assurer la pérennité. C'est en tout cas ce que soulignent les gouvernements neuchâtelois, vaudois, jurassiens et bernois. Ces quatre cantons ont convenu de placer la valorisation de l'industrie et de ses métiers techniques au coeur des priorités de leur programme de politique régionale de L'Arc jurassien.

2,57 millions de francs
Présenté la semaine dernière à Neuchâtel par la ministre jurassienne Elisabeth Baume-Schneider et le conseiller d'Etat neuchâtelois Jean-Nathanaël Karakasch, par ailleurs président de l'association «arcjurassien.ch», le projet commun fondé sur une vaste campagne de communication est baptisé «Valmétech». Son budget est estimé à 2,57 millions de francs sur trois ans. Les quatre cantons partenaires, avec la Confédération, y ont déjà consacré un total de 900'000 francs et le reste devrait être financé par des partenaires privés, en particulier les entreprises. Il s'agit de créer, coordonner et centraliser un ensemble de mesures visant à améliorer l'image de ces métiers, en particulier auprès de la jeunesse. Et pour cause, les professions techniques souffrent d'une image trop peu attrayante.

Des métiers variés et passionnants
«On les associe à des tâches ingrates et répétitives, les mains dans l'huile, alors qu'en réalité, ils sont le plus souvent très variés et passionnants. De plus, ils offrent des ouvertures, comme le travail dans la gestion de projets, la recherche, les tests de qualité, le management ou le service après-vente», plaide Raymond Stauffer, président de la Fondation Arc Industrie SA. Ce dernier est chargé de la mise en œuvre concrète de «Valmétech». Un atout de taille puisqu'il est également à la tête du fameux SIAMS (Salon des moyens de production microtechniques) et connait donc bien le tissu industriel de la région, ses acteurs et les défis qu'ils doivent relever. Il sera l'interlocuteur privilégié des entreprises concernées par ce projet. «L'industrie doit prendre ses responsabilités: intéresser les jeunes à nos métiers n'est pas seulement la tâche de l'Etat.»

Responsabiliser les employeurs
Cette campagne de valorisation a pour objectif de renforcer le rôle de leader de l'Arc jurassien dans le domaine technique mais aussi et surtout d'enrayer la pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans les métiers concernés. «Il nous manque environ 20 000 personnes qualifiées», déplore Raymond Stauffer. «Ce déficit est pour l'instant partiellement comblé par l'apport d'ingénieurs et d'ouvriers qualifiés venant de France et d'Allemagne, mais cela n'est pas une solution durable.» La campagne s'adressera également aux jeunes filles, car «elles restent sous-représentées dans ces professions», constate la ministre Elisabeth Baume-Schneider.
La plateforme «Valmétech» va mener ses actions de sensibilisation auprès des employeurs, des enseignants, des parents et des collectivités. Elle s'attachera également à coordonner, rassembler et populariser les dizaines de démarches qui vont aujourd'hui déjà dans le sens de la promotion des apprentissages techniques, comme par exemple les ateliers de robotiques pour enfants de 11 à 13 ans développés par l'EPFL et dont le succès est probant. Preuve, le cours de 11 semaines organisé récemment à l'école «Ceff Industrie» à Saint-Imier a réuni 50 participants, dont la moitié de filles.


Pierre Noverraz