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«Une tentative de museler les syndicats»

Le 26 octobre dernier, plusieurs employés, soutenus par les syndicats Unia et Sit, avaient dénoncé leurs conditions de travail devant l’aéroport.
© Eric Roset

Le 26 octobre dernier, plusieurs employés, soutenus par les syndicats Unia et Sit, avaient dénoncé leurs conditions de travail devant l’aéroport.

Unia et le syndicat Sit saisissent la Chambre des relations collectives de travail dans l’affaire qui les oppose à l’entreprise de restauration Swisscanonica active à l’aéroport de Genève

Nouvel épisode dans l’affaire Swisscanonica. Unia et le Sit ont saisi, le 22 novembre, la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) de Genève. Et ont exigé le retrait immédiat des plaintes déposées par Vincent Canonica, le patron de l’entreprise de restauration comptant une vingtaine de points de vente à l’aéroport. Rappelons que les syndicats avaient dénoncé le 26 octobre des «dysfonctionnements graves» au sein de la société et organisé une action à Cointrin. Des employés avaient alors témoigné de leurs conditions de travail et relaté, entre autres, le fait qu’ils soient parfois contraints d’uriner dans des gobelets faute de remplaçant leur permettant de se rendre aux toilettes (voir L’ES du 8 novembre). Cette information avait été catégoriquement démentie par Vincent Canonica annonçant porter plainte pour diffamation, calomnie et contrainte contre les deux secrétaires syndicaux en charge du dossier et les employés présents à la conférence de presse. «C’est une tentative de museler les syndicats et de faire pression sur les salariés qui n’oseront plus dans le futur participer à des actions ou des assemblées. Une volonté de les faire taire», s’est indignée Camila Aros, secrétaire syndicale d’Unia, fustigeant cette atteinte scandaleuse aux droits syndicaux et démocratiques tout en précisant que la requête de mesures superprovisionnelles et provisionnelles déposée par Vincent Canonica au greffe du Tribunal de première instance n’a pas abouti.

Sourd à la détresse des employés

Vincent Canonica a affirmé par ailleurs avoir recueilli, comme le rapporte notre confrère Le Courrier dans son édition du 17 novembre, 34 signatures sur la soixantaine de salariés indiquant qu’ils n’ont jamais été contraints de se soulager dans des gobelets. Une pétition qui n’ébranle pas la syndicaliste. «Nous avons pour notre part des photos de ce que nous avançons. Nous pouvons nous appuyer sur des témoignages. Les signataires ont vraisemblablement eu peur», commente Camila Aros, ajoutant que plusieurs collaborateurs ont mentionné être surveillés et être régulièrement convoqués par leur supérieur. D’autres auraient reçu des avertissements, voire ont été licenciés alors que les négociations entre Swisscanonica et les syndicats étaient encore en cours. Dans ce contexte, Camila Aros confie son inquiétude face à d’éventuelles représailles à l’encontre des trois délégués du personnel et des salariés qui ont participé à la conférence de presse.

Unia et le Sit rappellent encore que, «malgré quatre rencontres entre syndicats et direction, Swisscanonica est resté sourd à la détresse de ses employés». Aussi ont-ils estimé que cette situation ne pouvait plus durer, rompant les négociations et médiatisant les problèmes et les doléances des salariés. «Nous parlions depuis des mois. Nous n’avions rien obtenu, hormis la prise en compte du temps d’habillement, sur les nombreux points de litige. Autant dire des miettes. Nous n’avions plus grand-chose à perdre», complète la représentante d’Unia, précisant que, depuis, Swisscanonica a aussi fait marche arrière sur l’unique revendication acceptée. A ce stade Unia et le Sit ne reprendront pas de pourparlers tant que les plaintes ne sont pas retirées. Et préviennent que, si la démarche auprès de la CRCT n’aboutit pas, ils saisiront l’Inspection du travail. Affaire à suivre.

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