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«Pression au rendement, incertitude et frustration»

Devanture d'une enseigne Migros.
© Olivier Vogelsang

Unia demande à Migros des améliorations concrètes pour le personnel plutôt qu’un merci symbolique.

Unia réagit à la suite de l’annonce du bénéfice réalisé l’an dernier par Migros, estimant que le personnel n’en tire guère profit.

Un bénéfice qui a plus que doublé: voilà ce qu’a communiqué, le 25 mars dernier, Migros annonçant pour l’an dernier un gain de 419 millions de francs contre 175 millions l’exercice précédent. Une information qui a fait réagir Unia, dénonçant le fait que le personnel n’en profite guère. Dans un communiqué de presse, le syndicat estime «qu’il y a peu de choses pour les collaboratrices et les collaborateurs». Pire, il souligne «la pression au rendement, l’incertitude et la frustration» régnant dans les filiales du géant orange. Selon Unia, les conditions de travail dans les magasins se détériorent. Il note que les salariés, notamment les plus âgés, sont de plus en plus sous pression. «Des rythmes de travail plus intenses et des objectifs irréalisables font partie du quotidien.» La question de l’insécurité de l’emploi est aussi évoquée à la suite de la plus grande restructuration de son histoire menée par Migros l’an passé.  Quelque 1600 postes ont ainsi été supprimés. Les marchés spécialisés Melectronics, SportX et Micasa ont été vendus et de nombreux travailleurs licenciés. Une situation aussi problématique pour le personnel restant confronté à «une concurrence croissante, l’épuisement professionnel et une protection de la santé insuffisante». 

Revendications plurielles
«L’ambiance au sein des équipes est tendue, beaucoup ressentent un manque de considération. Le fossé entre l’image et la réalité est de plus en plus grand», dénonce Leena Schmitter, coresponsable de la branche du commerce de détail d’Unia. Et la syndicaliste de rappeler que le groupe fête cette année ses 100 ans d’existence et qu’il s’est rebaptisé «Merci» en geste de gratitude envers la clientèle et le personnel. «Les collaboratrices et les collaborateurs, ajoute de son côté Anne Rubin, l’autre coresponsable, aimeraient des améliorations concrètes plutôt qu’un merci symbolique.» 
Dans ce contexte, Unia demande des mesures véritables, plutôt que de la communication. Et a dressé une liste de revendications passant par une meilleure protection de la santé, l’abandon de nouveaux licenciements, des augmentations de salaires, des horaires de travail corrects ou encore davantage de participation des employés, qui devraient pouvoir se faire représenter par un syndicat. «C’est leur droit, même si ça ne plaît pas à Migros!»

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