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Près de 200 francs de plus pour les bagagistes

Au terme de 11 jours de grève, un accord a été trouvé entre les employés de Swissport et la direction. Modalités

«Les grévistes sont soulagés et contents de ce résultat.» Stefan Giger, secrétaire central du Syndicat des services publics (SSP), qualifie de «bon» l'accord trouvé avec la direction de Swissport. Signé le 12 janvier dernier, cet arrangement est intervenu au terme de 11 jours de débrayage et après plusieurs rounds de négociations en présence du conseiller d'Etat François Longchamp, chef du Département de la solidarité et de l'emploi. Et par ailleurs président du conseil d'administration de l'Aéroport international de Genève (AIG). «Les acquis? Les bagagistes touchent une prime mensuelle de 100 francs supplémentaire pour port de charge. Tout le personnel voit par ailleurs son salaire augmenter de 40 francs par mois», précise Stefan Giger.

Grève non défensive
La direction a aussi fait une concession en ce qui concerne la majoration des heures irrégulières réclamées par les employés de Swissport. De 2 fr. 75, elles passeront à 3 fr. 10. Loin des 5 francs revendiqués au début par les grévistes, mais cette hausse représentera tout de même, chiffre le secrétaire central, quelque 50 francs mensuels supplémentaires.
Les protestataires exigeaient par ailleurs la suppression de la pénalité pour les personnes malades, privées de 20% de leur salaire les trois premiers jours d'arrêt. Avec succès. L'employeur a finalement accepté, sur présentation du certificat médical dès le 1er jour de maladie, d'abandonner cette sanction utilisée comme «moyen de lutte contre l'absentéisme». «Un dernier point très important, symboliquement aussi. Au final, ces avancées se traduisent par une augmentation de quelque 200 francs par mois pour les grévistes. Autant dire que la lutte a été payante. Nous avons pu imposer notre point de vue et, fait rare, mener une grève qui n'était pas défensive - suite à des annonces de licenciements par exemple - mais visant bien à amener des améliorations.»

Pour une CCT de branche
Rétroactif, l'accord est applicable depuis le 1er janvier 2010 jusqu'à la fin décembre 2011. Il vient compléter les conditions négociées en 2009 entre Swissport et les syndicats SSP et Push.
Satisfait de cette issue, Stefan Giger souhaite toutefois aller plus loin dans la protection des employés. Et entend bien, lors de la renégociation de la Convention collective de travail (CCT) à fin 2011, imposer encore des améliorations. «Notre but? Pouvoir unifier la CCT de Swissport et de l'entreprise Dnata aux activités identiques. A terme, nous aimerions instaurer pour l'ensemble du personnel au sol des conventions sectorielles.»

Sonya Mermoud



Voie à suivre...

Rappelons que la grève avait suscité un large soutien des syndicats, de l'ensemble de la gauche et de différentes associations. Participant largement à la manifestation de solidarité organisée le 9 janvier dernier devant l'aéroport, Unia Genève s'est réjoui du résultat de ces négociations. «La détermination des travailleurs et le soutien d'autres catégories de salariés à l'aéroport international de Genève et au-delà a eu raison de la direction de Swissport», a-t-il déclaré dans un communiqué. Dénonçant la concurrence dure pratiquée par le Conseil d'Etat, la privatisation d'entreprises publiques et la sous-enchère salariale, il a rappelé que l'adjudication des marchés publics imposait aux collectivités de se soucier des conditions de travail du personnel. «Tout le personnel actif à l'Aéroport international de Genève, qu'il travaille dans les commerces, les restaurants, la sécurité, les guichets de banques, les compagnies aériennes et le nettoyage, en a assez des mesures imposées par une régie publique. L'élargissement des horaires, les sous-effectifs et les exigences en matière du traitement du personnel sont dictés par une politique antisociale que nous dénonçons depuis de nombreuses années. Les travailleurs de Swissport ont montré la voie à suivre. D'autres mouvements des travailleurs sont en gestation.»

SM