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Les riches, un danger pour la planète

La pandémie a renforcé les inégalités. Les riches se sont enrichis, les précaires se sont davantage précarisés, les salaires des classes moyennes stagnent et les rentes des retraités baissent. Le fossé se creuse de plus en plus, sur les plans salarial et social. On en parle peu, mais les inégalités climatiques explosent elles aussi. Et sans surprise, les ultrariches ont un impact dramatique sur le climat, de par leur mode de vie mais aussi leurs activités professionnelles. En France, Greenpeace et Oxfam ont très récemment publié un rapport intitulé «Les milliardaires français font flamber la planète et l’Etat regarde ailleurs» qui démontre que le patrimoine financier de 63 milliardaires français émet autant de CO2 que la moitié des ménages du pays, à savoir 152 millions de tonnes par an. Soit plus que les émissions du Danemark, de la Finlande et de la Suède réunis.

Dans le top 3 des milliardaires les plus pollueurs, on retrouve le fondateur du groupe Auchan, l’un des plus grands armateurs de la planète et le PDG de Lactalis, premier groupe laitier du monde. A eux trois, et juste pour leurs activités dans ces entreprises principales citées – l’étude ne prend pas en compte les actifs qu’ils détiennent dans d’autres entreprises ou encore leurs déplacements en yacht ou en jet privé –, leur empreinte carbone équivaut à celle de 23% des ménages français. Des chiffres vertigineux. La valeur de ces actifs financiers, souvent détenus dans des secteurs hautement carbonés, a atteint des sommets en pleine crise sanitaire. Les richesses produites ont été réinvesties dans des entreprises fortement émettrices de gaz à effet de serre. C’est le serpent qui se mord la queue.

Ce rapport se penche exclusivement sur la France, mais il ne fait aucun doute que l’impact des milliardaires en Suisse et ailleurs est semblable. Ils ont pourtant toutes les cartes en main pour montrer l’exemple et être leaders en matière de transition écologique. Ils ont le pouvoir d’investir dans la décarbonation des outils de production et de réorienter leurs investissements vers des projets verts et non carbonés. Mais ils ne le font pas. Comment faire accepter à la population de faire des efforts au quotidien quand une minorité d’ultrariches continue à polluer en toute impunité? Comment ne pas s’indigner avec les travailleurs, des plus pauvres à la classe moyenne, qui voient les prix de l’essence s’envoler et sur qui l’impact de la taxe carbone est le plus violent? En France, Greenpeace et Oxfam proposent de contraindre les grandes entreprises à réduire leur empreinte carbone, notamment à travers un impôt sur la fortune climatique, qui rapporterait des milliards. L’idée est bonne et doit être mise en œuvre d’urgence, et partout. L’écologie est l’affaire de tous et l’effort doit être collectif pour être efficace.

Pour en savoir plus, aller sur: oxfamfrance.org