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Les assistantes vétérinaires se mobilisent

salle avec participants
© Thierry Porchet

Lors de l'assemblée générale, la question des horaires de travail et celle de la fréquence d'heures supplémentaires est ressortie. 

Soutenues par Unia, une cinquantaine d’assistantes en médecine vétérinaire se sont réunies en assemblée générale à Lausanne. Leurs conditions de travail étaient au cœur des discussions.

Bonne mobilisation des assistantes en médecine vétérinaire (AMV), le 6 juin dernier à Lausanne. Réunies en assemblée générale, les participantes – la profession comporte une majorité de femmes – ont discuté des conditions de travail prévalant dans leur branche. Et surtout de la nécessité de les améliorer. Secrétaire syndical à Unia en charge du dossier, Pietro Agnello a introduit la soirée et mentionné les différentes étapes qui ont précédé la séance. Le comité des AMV a ensuite présenté les résultats d’un sondage portant sur les principales revendications dans la branche. Quatre cent sept personnes dont, sur le canton de Vaud, 225 AMV titulaires d’un CFC, des apprenties et des vétérinaires ont répondu aux questions. La moyenne d’âge des répondantes tournait autour de la trentaine. Une information révélatrice du tournus dans un métier pourtant souvent exercé par passion pour les animaux. 

Minimum non respecté

La demande la plus importante mise en avant par l’enquête porte sur les salaires. Si la Société vaudoise des vétérinaires (SVV) recommande de rémunérer les AMV 4300 francs par mois, nombre d’employeurs ne respectent pas ce minimum. Et ce alors que l’apprentissage, d’une durée de trois ans, se révèle difficile. «Il y a des patrons qui ne versent que 3800 à 4000 francs mensuellement», a indiqué Pietro Agnello en marge de la réunion. Par ailleurs, le sondage a révélé que seules 28% des participantes touchent un 13e salaire, 26% ont une gratification annuelle et le reste, soit 46%, rien du tout. 

La question des horaires de travail et celle de la fréquence d’heures supplémentaires sont aussi ressorties, sources de condition de travail dégradées, entre surcharge et pression. Sans oublier les difficultés liées à des plannings irréguliers et non respectés, dénoncés par les sondées. La problématique des gardes a également été soulevée, toutes n’étant pas systématiquement compensées. 

L’espoir d’une CCT

Les AMV souhaiteraient par ailleurs la généralisation des cinq semaines de vacances, 42% d’entre elles n’en ayant que quatre. Autant de raisons pour lesquelles les assistantes en médecine vétérinaire présentes à l’assemblée ont défendu fermement l’idée d’une Convention collective de travail. Et ont voté pour l’envoi d’une lettre à la SSV dans ce sens. Ce courrier – auquel seront annexés les résultats du sondage – demandera l’ouverture d’une discussion. 
«Je suis très reconnaissant du travail effectué par le comité des AMV. Les membres ont très bien préparé et géré l’assemblée», notera Pietro Agnello à l’issue de la rencontre, ravi de ce premier jalon posé dans l’espoir de parvenir à terme à un accord avec la partie patronale. 

«Continuons le combat»

Jeanine (prénom d’emprunt) a quitté son travail d’AMV pour devenir gardienne d’animaux. Une décision qui ne l’empêche pas de se battre pour ses collègues. «Je compte de nombreuses amies et connaissances actives dans la profession. Et je connais bien la situation y prévalant», précise la jeune femme de 27 ans, dénonçant le manque de reconnaissance de la fonction des AMV et des salaires qui ne sont pas à la hauteur de la nature de la tâche. «Pour cette raison, il nous faut une convention collective de travail. Il y a trop de disparités dans les rémunérations. Et si je retourne un jour dans le métier, je me sentirai alors mieux protégée», indique l’ancienne employée du domaine, notant que certains patrons ne respectent même pas la recommandation de la Société vaudoise des vétérinaires en la matière (4300 francs par mois, ndlr). Et ne prennent pas en compte les années de service. «Le salaire devrait au moins s’élever à 5000 francs par mois», estime Jeanine qui, déçue par les conditions de travail et l’attitude de son ancien employeur, a jeté l’éponge. «Il me demandait de remplir des activités sans relation avec ma formation, comme repeindre les murs. J’ai acquis la théorie, mais non la pratique», se désole la Vaudoise, qui qualifie pourtant le métier de très beau. «On soigne des animaux, on aide leur propriétaire. On ne répond pas seulement au téléphone comme le croient certains clients», indique Jeanine, qui estime encore, dans ce contexte, qu’il faudrait changer l’appellation d’AMV pour celle d’infirmières vétérinaires. «On comprendrait alors mieux notre job», note-t-elle, tout en soulignant le soutien consenti par le syndicat à la cause. «J’apprécie l’aide apportée par Unia, à l’écoute, et qui nous épaule.» Questionnée sur la probabilité de conclure une CCT, Jeanine se montre assez optimiste: «L’assemblée a montré l’envie de se battre. Si nous continuons le combat, si nous ne baissons par les bras, ça ne peut que marcher.» 

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