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L'égalité des salaires au coeur de la Journée de la femme

Plusieurs actions ont été menées le 8 mars. Une occasion de sensibiliser l'opinion publique aux discriminations salariales

Distribution de billets de 41 francs au lieu de 50 francs illustrant les inégalités salariales entre hommes et femmes, diffusion d'un journal consacré aux préoccupations féminines, rassemblements et allocutions...: plusieurs actions ont été menées le 8 mars dernier à l'occasion de la Journée de la femme. Un rendez-vous qui a mis le doigt sur différentes discriminations et servi de canal aux revendications portées par une large alliance syndicale, de gauche, féministe mais aussi libérale et conservatrice.

«Pour un travail de valeur égale, un homme gagne 50 francs et une femme 41 francs seulement. Si les milieux économiques continuent à traîner les pieds comme ils l'ont fait ces dix dernières années, même la vie professionnelle d'une jeune femme ne suffira pas pour que cette dernière voie l'égalité des salaires réalisée.» Un constat fait par Christine Michel, coprésidente de la Commission féminine de l'Union syndicale suisse (USS), qui s'exprimait le 4 mars dernier dans le cadre de la conférence de presse organisée par l'Alliance des femmes pour l'égalité des salaires. Cette vaste plateforme a réuni aussi bien des représentantes syndicales, de partis de gauche que d'autres du PBD, du PLR ou encore du PDC.

Disparités criantes
«L'égalité salariale préoccupe aussi le camp bourgeois», a relevé la syndicaliste, estimant l'Alliance importante pour faire avancer la cause alors que les différences salariales entre hommes et femmes s'élèvent toujours à 18,4%. Et Christine Michel de citer des disparités criantes dans de nombreuses branches, comme celle du commerce de détail où «les femmes gagnent - pour un même âge, une même formation et une même position hiérarchique - 633 francs de moins par mois que leurs collègues masculins». Une problématique aussi avérée dans l'industrie graphique ou encore le secteur de la santé où les rémunérations des femmes demeurent largement inférieures à leurs homologues masculins. Quant aux moyens de la contrer, ils restent limités. «Les entreprises se montrent réticentes à appliquer la loi en raison des coûts. Il faut mettre en place des contrôles. A l'heure actuelle, souvent, la seule possibilité pour une travailleuse est de porter plainte pour discrimination salariale. Nous exigeons des mesures contraignantes qui obligent les entreprises à démontrer qu'elles respectent l'égalité salariale ainsi que des sanctions dans le cas contraire», a déclaré Christine Michel, qui est aussi responsable du dossier de l'égalité dans les métiers du tertiaire à Unia.

Plaidoyer pour un salaire minimum
Les écarts salariaux pèsent particulièrement sur les bas revenus. Une situation qui, selon la syndicaliste, plaide clairement en faveur de l'introduction d'un salaire minimum de 4000 francs. Cette initiative de l'USS sera soumise au verdict des urnes. «400000 personnes dont 300000 femmes en profiteraient immédiatement», a chiffré Christine Michel, se positionnant également pour l'AVSplus, une autre bataille menée par l'USS basée sur le relèvement des rentes AVS de 10%. «Toutes les femmes, et en particulier les mères qui élèvent seules leurs enfants, en bénéficieraient.»
Le 8 mars a aussi été l'occasion pour la Commission féminine de l'USS d'exprimer son opposition à la hausse de l'âge du départ à la retraite des femmes de 64 à 65 ans comme l'a préconisé le conseiller fédéral Alain Berset. D'autres luttes figuraient également au cœur de cette journée: le rejet de l'extension des horaires d'ouverture des magasins - où le personnel, essentiellement féminin, souvent sous-payé, affronte déjà des conditions de travail particulièrement difficiles - ou encore le combat contre l'initiative visant à supprimer le remboursement des frais d'avortement par l'assurance de base.


Sonya Mermoud