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La lutte contre les ouvertures prolongées continue!

Unia a déposé au Grand Conseil neuchâtelois une pétition contre le projet d'extension des ouvertures des magasins

Unia a remis le 24 juin dernier au président du Grand Conseil neuchâtelois une pétition revêtue de 2264 paraphes et dirigée contre le projet d'élargissement des heures d'ouverture des magasins dans le canton. Les syndicalistes ont également distribué des tracts aux députés qui devaient ce jour-là se prononcer sur cette réforme. Le débat a été reporté à l'automne. Unia continue d'assortir toute demande d'extension des ouvertures à la conclusion d'une convention collective cantonale.

Mardi 24 juin, devant le porche du château de Neuchâtel, siège des autorités cantonales, plusieurs syndicalistes d'Unia étaient rassemblés pour informer les députés au Grand Conseil neuchâtelois, appelés ce jour-là à débattre d'un projet d'élargissement des heures d'ouverture des magasins, dans le cadre de la réforme de la loi cantonale sur le commerce. «Réfléchissez avant de voter, pensez aux vendeuses», ont répété les manifestants, tracts à l'appui et drapeaux au vent. Pour l'instant, on ne sait pas si ces plaidoyers ont atteint leur objectif car les élus ont décidé de reporter le débat. La décision tombera lors d'une prochaine session, en automne.

Plus de 2200 signatures
Dans la foulée, les syndicalistes ont remis au président du Grand Conseil neuchâtelois une pétition. Les 2264 personnes qui l'ont signée s'opposent à une prolongation des ouvertures des magasins dans l'ensemble du canton. «Nous avons récolté ces signatures en très peu de temps et l'accueil réservé à cette pétition a été formidable», explique David Taillard, responsable de ce dossier, à Unia région Neuchâtel. «Ceci démontre clairement que ni la population ni le personnel ne veulent de cette réforme.» Pour mémoire, le Gouvernement souhaite supprimer le demi-jour hebdomadaire de fermeture obligatoire et autoriser des ouvertures jusqu'à 19 heures du lundi au vendredi, autrement dit une demi-heure de plus qu'aujourd'hui.
La volonté d'imposer cette libéralisation est d'autant plus incompréhensible qu'une étude indépendante, commandée par l'exécutif cantonal en 2004, avait démontré que la majorité des employeurs et des employés étaient défavorables à la prolongation des ouvertures en semaine. Sur 41 communes consultées, 12, parmi lesquelles La Chaux-de-Fonds et Le Locle, jugent qu'une prolongation jusqu'à 19 heures est excessive. Les auteurs de cette étude aboutissent également à la conclusion qu'il n'y a pas de nécessité de changer les horaires existants. «Tous les sondages montrent que la majorité des consommateurs et des petits commerçants sont de cet avis. Le Gouvernement n'a pas tenu compte d'une étude qu'il a lui-même sollicitée, comme il a passé outre une pétition que lui avaient adressée, en novembre 2006, plus de 1000 personnes travaillant dans la vente», relève le syndicaliste.

La solution? Une CCT
Cette réforme est manifestement inspirée par les ténors de la grande distribution et les chantres de la flexibilité débridée. Et comme souvent, ces milieux-là se plaisent à agir sous le couvert d'une pseudo-modernité, ce qui leur permet de reléguer leurs adversaires au rang de ringards, de conservateurs archaïques. Or, l'allongement des horaires d'ouverture, dans de telles conditions, est plus proche d'une régression que d'un progrès. Elle ne répond pas à la volonté de la majorité des consommateurs, elle n'apporte rien de plus en termes économiques, sinon un recentrage des profits vers la grande distribution et, surtout, elle est socialement inacceptable. «Nous sommes ouverts à certains assouplissements, à condition que les conditions de travail soient acceptables. Et pour qu'elles le soient, il faut nécessairement que cela passe par une convention collective cantonale. Or cela fait six ans qu'on se bat pour cela, sans être entendu.»

Pierre Noverraz