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Infractions sanitaires à répétition

Intervention d'Unia sur un chantier dans le canton de Fribourg.
© Thierry Porchet

La pandémie de coronavirus n'a pas fini d'inquiéter nombre de salariés. Appelé à la rescousse, Unia multiplie ses interventions dans les usines et sur les chantiers, comme ici à Fribourg.

Le Conseil fédéral n’a pas estimé nécessaire de suspendre tous les chantiers et les usines. Unia appelait à une fermeture de principe, les contrôles se révélant largement insuffisants. Prise de température en Suisse romande

Pas de fermeture générale des chantiers ni des usines. Réuni en conférence de presse les 25 et 27 mars dernier, le Conseil fédéral (CF) a annoncé une série de mesures sur le front économique mais n’a pas jugé nécessaire de suspendre tous les travaux dans le secteur de la construction ni de stopper les autres entreprises non essentielles. En revanche, il accorde une marge de manœuvre aux cantons qui pourront, sous certaines conditions, limiter les activités de certains secteurs ou les arrêter. Entreront en ligne de compte la saturation de leur système de santé, après l’aide d’autres cantons, ou l’impossibilité claire pour certaines branches d’appliquer les mesures prescrites. Dans cet esprit et au regard de la situation dramatique qu’affronte le Tessin, le CF a autorisé le maintien des dispositions qu’il a prises, soit la fermeture de tous ses chantiers et les industries. A l’heure où nous mettions ce journal sous presse, ce lundi, la situation était encore susceptible de changer. Tour d’horizon en Suisse romande. SM


Fribourg: l’argent avant tout…

Vendredi, 7 heures. Des syndicalistes d’Unia sont postés devant le chantier de la route des Arsenaux à Fribourg. Plus de cinquante salariés devaient y œuvrer ce matin-là. «Ce n’est pas possible de travailler ici en respectant les règles d’hygiène et la distance nécessaire. Sur une journée, les temps de proximité entre les ouvriers sont très importants», s’insurge Armand Jaquier, secrétaire régional d’Unia Fribourg, peu après l’action, alors que les travaux avaient repris. «La non-décision du Conseil fédéral, du Conseil des Etats et celle des entreprises qui ne prennent pas leurs responsabilités en arrêtant les chantiers mettent gravement en danger la santé des travailleurs et de leurs proches», indique le syndicaliste, rappelant qu’une demande pour l’arrêt des travaux où les consignes ne sont pas respectées avait été faite le 18 mars déjà par les syndicats, la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs et l’Union patronale. Le syndicaliste épingle notamment le groupe Implenia, responsable des travaux avec une autre société. «Juste au-dessus de ce chantier, il y en a un autre, avec des activités similaires. Il a été fermé. Il est irresponsable de laisser celui-ci ouvert. Nous avons contacté la direction d’Implenia à Fribourg. Elle nous a dit appliquer les décisions du groupe au niveau suisse. Sur un autre chantier du canton, qui n’a pas arrêté non plus, nous nous sommes adressés à la direction nationale d’Implenia et, là, c’était à la direction locale de décider!»

Armand Jaquier s’inquiète également pour les travailleurs du second œuvre et de l’artisanat, fortement exposés en raison de la promiscuité requise par leurs métiers. Durant toute la semaine, Unia a dû intervenir pour renvoyer chez elles des entreprises vaudoises et genevoises, venues sur Fribourg car les chantiers dans leurs cantons avaient fermé…

Dans l’industrie, le syndicat a fait face à une déferlante de téléphones de travailleurs angoissés. «La tension est très forte ici. Et je tiens à remercier les militants, les commissions du personnel et les directions des entreprises où nous sommes présents de la bonne collaboration dans la mise en place des mesures d’hygiène et d’organisation, saluait vendredi matin Yvan Corminboeuf, responsable du secteur à Unia. Bien sûr, nous espérions énormément que le Conseil fédéral décide de l’arrêt de toutes les activités non prioritaires, mais cela n’a pas été le cas. Beaucoup de personnes sont dégoûtées, l’argent est mis avant tout, l’être humain ne compte pas.» SH


Valais: «Les ouvriers deviennent fous»

«Nous recevons beaucoup d’alertes. Les gens ont peur pour leur santé.» Francine Zufferey, secrétaire syndicale d’Unia Valais, est au front, comme tous ses collègues d’Unia. Elle souligne l’anxiété des personnes qui appellent le syndicat au secours. «Les ouvriers sur les chantiers deviennent fous. Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent, eux, continuer à bosser, alors qu’une partie de la société est à l’arrêt. Ils ont l’impression de mettre en danger leur famille lorsqu’ils rentrent. Sur les chantiers, les mesures d’hygiène sont difficiles à respecter, car l’eau courante, pour se laver les mains, est parfois éloignée. Mais, surtout, la proximité pose problème. A Crans-Montana par exemple, il y a un chantier irrespirable. En plus de la poussière, les travailleurs sont dos à dos, collés. Même problème au coulage du béton ou dans les camionnettes pour se déplacer.»

Son collègue Serge Aymon visite chaque jour des chantiers, parfois accompagné de journalistes qui se sont vu interdire l’entrée de certains sites: «Même sur le chantier public de l’EPFL à Sion! Preuve que les normes ne sont pas respectées. D’ailleurs, depuis l’extérieur, on a pu voir des travailleurs à deux sur une nacelle, ou à quatre ou cinq dans les ascenseurs extérieurs. C’est un chantier d’Etat, alors on peut s’attendre encore à pire sur les petits chantiers privés!» Et pourtant, Unia Valais a déjà dénoncé la situation: «Christophe Darbellay, conseiller d’Etat qui préside la task force, nous a dit avoir pris des mesures et que tout était en ordre. Or, le lendemain, on a vérifié et ce n’était pas le cas!» Le secrétaire syndical pointe encore un autre problème: «Dans la menuiserie ou la construction métallique, des patrons ferment le chantier pour les rapatrier à l’atelier. Le problème du dehors devient celui du dedans.» De surcroît, le contrôle des chantiers valaisans ne repose que sur un seul employé de la Suva. «C’est bien sûr insuffisant! Il n’y a plus qu’Unia sur le terrain!», lâche encore Serge Aymon. Le syndicat a remis une pétition signée par plus de 550 ouvriers demandant au gouvernement valaisan l’arrêt des chantiers où les prescriptions sanitaires ne sont pas garanties et l’assurance des salaires. Il a en outre dénoncé à la Suva quelque 283 cas problématiques. Du côté de l’industrie, c’est le service de protection des travailleurs (SPT) qui est en charge des contrôles. «Je lui ai envoyé une liste d’une quinzaine de boîtes à contrôler, à la suite, pour certaines, de plaintes d’employés», explique Blaise Carron, secrétaire syndical d’Unia. Alors que d’autres usines du canton ont fait appel au chômage technique. AA


Genève : arrêt des activités menacé

Grâce aux actions musclées d’Unia, les chantiers ont pu fermer le 20 mars. «Nous avons reçu des tas de messages de remerciements dans lesquels les travailleurs disent qu’on leur a sauvé la vie», rapporte Alessandro Pelizzari, secrétaire régional de la section genevoise. Cela dit, le Conseil d’Etat, sous la pression du Conseil fédéral, a dû reculer la semaine passée afin d’adapter cette interdiction aux ordonnances fédérales. Depuis le 25 mars, les chantiers peuvent rouvrir pour autant qu’ils respectent les mesures de sécurité dictées par l’OFSP. «On nous a assurés que les grands chantiers ne reprendront pas, car il est impossible de respecter ces consignes.» Ce ne serait donc qu’une infime minorité des 3000 chantiers en cours qui repartiraient, dont surtout des petits chantiers de rénovation. Au lendemain de cette annonce, seulement cinq en avaient fait la demande. Mais les chiffres pourraient gonfler. «Ce genre de déclaration n’est crédible que si des contrôles sérieux accompagnent la réouverture des chantiers, c’est pour cela qu’en l’état, on ne peut pas dire que la santé des travailleurs soit garantie, insiste le responsable syndical. Demander aux maçons de reprendre le travail après le soulagement du retour à la maison, cela va provoquer énormément de colère. Et nous serons évidemment à leurs côtés pour dénoncer toute entorse aux dispositions légales et bloquer les chantiers.» Du côté patronal aussi, la colère est vive. Dans 20 minutes, le secrétaire général de la Fédération genevoise des métiers du bâtiment, Nicolas Rufener, estime que le message véhiculé par les autorités est très mauvais: «C’est la porte ouverte à une reprise massive des chantiers! On a vraiment l’impression que la question sanitaire est secondaire.»

Dans l’industrie genevoise, la situation est plus hétérogène. Toutes les grandes entreprises horlogères conventionnées sont à l’arrêt, et ne reprendront probablement pas avant fin avril. La plupart ont demandé une RHT et d’autres, comme Rolex, ont décidé d’indemniser de leur poche leurs salariés à 100%. «La situation est plus critique dans les petites entreprises non conventionnées, explique Alejo Patiño, secrétaire syndical dans la branche. Certaines sont passées en RHT, mais sont sur le point de reprendre, et d’autres ne respectent pas les recommandations sanitaires et veulent continuer à produire coûte que coûte.» Se pose aussi la question des travailleurs temporaires qui, pour certains, ont été licenciés malgré les nouvelles dispositions fédérales...

Dans la mécatronique, pour les entreprises restées ouvertes comme Kugler ou ABB, des équipes ont été mises sur pied et travaillent à tour de rôle.

Enfin dans l’industrie chimique, en particulier chez Givaudan et Firmenich, la forte implication des délégués syndicaux a permis de réduire drastiquement le personnel, qui ne se concentre plus que sur la fabrication de produits de nécessité tels que le gel désinfectant et les produits de nettoyage. Par ailleurs, une délégation s’occupe de veiller à la bonne application des mesures de l’OFSP. «Cela prouve que là où nous sommes bien organisés, nous pouvons avoir une influence sur le choix de production.» MT


Arc jurassien: situation contrastée

Dans l’Arc jurassien, la situation dans la construction comme dans l’industrie se révèle contrastée, des chantiers restent ouverts alors que d’autres non, des usines tournent à plein régime tandis que certaines ont cessé leurs activités. «Beaucoup d’entreprises horlogères ont fermé, la majorité des moyennes et grandes sociétés se sont mises en RHT parce qu’elles n’avaient plus de travail ou n’étaient pas en mesure de garantir les normes de l’OFSP, explique Catherine Laubscher, secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel. Dans l’horlogerie comme dans le reste du secteur industriel, les sociétés qui poursuivent leurs activités ont mis en place des règles de protection ou prétendent l’avoir fait, tandis que d’autres encore se fichent royalement de la santé du personnel. C’est problématique en particulier dans les petites structures où l’on travaille les uns sur les autres et où il manque des responsables de la sécurité. Les machines sont très proches et doivent souvent fonctionner en même temps. Certaines entreprises cherchent à se dédouaner en faisant signer à leurs collaborateurs des engagements à appliquer les règles de l’OFSP quand bien même il est impossible de respecter la distanciation sociale.» Les secrétariats du syndicat sont fortement sollicités. «Beaucoup de salariés nous contactent en nous disant combien il est difficile, voire impossible, de travailler dans ces conditions», indique Jesus Fernandez, secrétaire régional d’Unia Bienne-Seeland et canton de Soleure.

Les employés ne sont pas les seuls à composer le numéro d’Unia. «Ces derniers temps, un tiers des appels provenaient de patrons qui demandaient des informations, signale François-Xavier Migy, responsable de la construction pour Unia Transjurane. Dans le canton du Jura, six contrôleurs tournent sur les chantiers et les boîtes tombent les unes après les autres en RHT. Par contre, le Canton de Berne ne fait rien du tout, c’est la cata.» Le travail se poursuit aussi sur les chantiers neuchâtelois, même si de grosses boîtes ont choisi de poser leurs outils. «Nous sommes dans une situation d’urgence et nous nous battons pour renforcer les contrôles, assure Catherine Laubscher. Des discussions ont été entamées à cette fin avec l’Etat et, pour les contrôles de chantiers, nous avons demandé à la Suva, qui ne dispose que d’un demi-inspecteur sur le canton, de déléguer à l'Association neuchâteloise pour le contrôle des conditions de travail la compétence de surveiller les règles sanitaires.» Le syndicat réclame la fermeture des chantiers et des entreprises non indispensables. «Si on laisse traîner, la crise ne durera que plus longtemps», estime Jesus Fernandez. Unia Neuchâtel a lancé une pétition en ce sens, qui avait déjà récolté plus de mille signatures après 36 heures. Son texte ouvre la possibilité d’une relance de l’activité si l’employeur apporte la preuve que les mesures de protection de l’OFSP sont bien respectées. «C’est un renversement du fardeau de la preuve en quelque sorte», souligne Catherine Laubscher. Conclusion de Patrick Cerf, responsable de l’industrie pour Unia Transjurane: «On va continuer à mettre la pression, on ne lâche rien.» JB


Vaud: la pression alémanique…

«Dans le canton de Vaud, une centaine de chantiers sont toujours en activité dont une moitié réunissant différents corps de métier. Les normes de l’OFSP ne peuvent pas être respectées», a déclaré Pietro Carobbio, responsable du secteur de la construction à Unia Vaud, lors d’un point presse organisé le 23 mars dernier à Lausanne. Le syndicaliste a cité en particulier les entreprises Fluckiger, Walo et Implenia. Photos à l’appui (voir galerie ci-dessous), il a énuméré une liste de problèmes: le déplacement d’ouvriers dans des véhicules ne permettant pas de respecter la règle des deux mètres de distance, la nécessité d’effectuer certains ouvrages à plusieurs, côte à côte – comme le bétonnage, les coffrages en hauteur, le levage de charges de plus de 25 kilos, etc. – violant ainsi cette même exigence sanitaire, la transmission d’outils sans que ceux-ci soient désinfectés...  Unia a aussi dénoncé l’exiguïté de vestiaires et de réfectoires, l’absence d’hygiène, le mélange d’habits, des toilettes sales et en insuffisance... «Même avec de la bonne volonté, les mesures ne peuvent être suivies. La plupart des entreprises du gros œuvre ont d’ailleurs cessé les travaux dans le canton. Nous demandons que tous les travaux non indispensables soient interrompus... Evitons de faire la même erreur que l’Italie qui a réagi trop tard», a poursuivi le syndicaliste, estimant qu’il est impossible de surveiller toutes les sociétés vu l’ampleur de la tâche. «Rien que la journée d’hier, 1500 dénonciations ont été faites à la Suva dans le secteur de la construction. La Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accidents compte une dizaine de contrôleurs pour l’ensemble de la Suisse romande!» a souligné Pietro Carobbio.

Son collègue, Lionel Roche, responsable du secteur artisanat, a encore évoqué la pression exercée par l’entreprise HRS qui a estimé que les activités devaient se poursuivre sur les chantiers qu’elle pilote. «Dans le cas contraire, on parle d’abandon de chantier avec des pénalités financières à la clef», s’est indigné le syndicaliste. Dans tous les cas, Unia préconise un modèle inverse de celui défendu par le Conseil fédéral: «Il faut tout arrêter et délivrer exceptionnellement des autorisations spéciales. Mais la Suisse alémanique fait pression pour maintenir les travailleurs au boulot.» Jean-Michel Bruyat, secrétaire syndical, a aussi fait part de la démarche entreprise par la société Roth Echafaudages exigeant des employés qu’ils signent une autodéclaration où ils affirment avoir pris connaissance des mesures de protection de la santé. «Ils réclament une décharge aux employés alors même que, dans le domaine, il est impossible de respecter les directives sanitaires sécuritaires.» Dans ce contexte, le syndicat prévient qu’il va continuer à contrôler les sociétés et à dénoncer systématiquement les contrevenantes. Dans une lettre ouverte datée du 24 mars à la présidente du Conseil d’Etat, l’Union syndicale vaudoise (USV) a aussi exigé l’arrêt de toutes les «activités économiques non essentielles au fonctionnement du canton». SM

Témoignages

Jean-Michel, 46 ans, maçon: «A croire qu’on vaut moins que les autres»

Actif sur différents chantiers dans le canton de Vaud, Jean-Michel dénonce de graves lacunes dans les mesures sanitaires préconisées par l’OFSP. «Il n’y a pas grand-chose qui fonctionne», affirme ce maçon de 46 ans, énumérant les différents problèmes: «La cabane où nous mangeons ne nous permet pas de garder les distances. Et on ne peut pas faire des tournus. Une partie doit se restaurer dehors, mais ces jours-ci, s’il a fait beau, il faisait vraiment froid.» Jean-Michel mentionne aussi l’hygiène défaillante des WC collectifs, l’absence de désinfection. «On craint que la situation dégénère, comme en Italie. Les ouvriers ont peur et ne parlent que de ça. Moi aussi. D’autant plus que mon épouse souffre d’asthme. Imaginez si je lui ramène le virus. C’est vraiment dangereux», poursuit l’employé, insistant sur la tension qui règne sur place. Et l’impossibilité, pour nombre de travaux, de maintenir les deux mètres de séparation exigés avec les collègues. Comme la désinfection des outils que l’on se passe. «Tous les corps de métier sont en contact. A croire qu’on vaut moins que les autres ouvriers! Je suis choqué, dégoûté même.» Pour Jean-Michel, il n’y a plus à tergiverser: il faut arrêter immédiatement les chantiers. «Ils ne s’agit pas d’une activité essentielle. Les patrons sont irresponsables quand ils prétendent que nous pouvons suivre les recommandations. Et, dans cette situation, le rendement attendu ne suit pas.» L’idée d’abandonner son poste se heurte, quant à elle, à la crainte d’être licenciés en rompant le contrat qui les lie à l’employeur. SM


Mario, 38 ans, grutier: «Qui sera le prochain contaminé?»

«Je travaille sur un gros chantier à Lausanne réunissant une dizaine de personnes plus les ferrailleurs. Il est impossible de respecter les mesures, les deux mètres de distance exigés. Nous n’avons pas le temps de désinfecter les outils – avec la pression sur les délais – ni les poignées de portes, les tables... Les toilettes sont nettoyées une fois par semaine», s’inquiète Mario mentionnant aussi le transport, en camionnette, des ouvriers, réunissant quatre, voire parfois cinq personnes. «Nombre d’ouvrages nécessitent par ailleurs la participation de plusieurs travailleurs. On n’arrive pas à les réaliser seuls. Donc on bosse ensemble. Et tous les matins, on se demande qui sera le prochain à être contaminé. On a peur en permanence», continue Mario rapportant que, quand il y a des contrôles, les ouvriers doivent se disperser, que personne n’a de masque et que l’ambiance se fait chaque jour plus pesante. «Il faut arrêter les activités. On est plus exposés que les personnes qui travaillent dans les bureaux de par notre promiscuité. Mais les patrons disent que, chaque jour, ils doivent sortir un million de leur poche pour le secteur du bâtiment», note encore ce père de famille de deux enfants: «Difficile de leur expliquer pourquoi, quand je rentre, je ne leur fais plus de bisous.» SM

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