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Entre polar absurde et satire politique

La fable graphique «Sans rire?» explore un monde dans lequel l’humour a disparu. Drôle et inquiétant à la fois.

Cadre au Centre d’harmonisation ubuesque du travail, le C.H.U.T., Nosgreb décède subitement, vraisemblablement terrassé par un fou rire. Une mort suspecte, dans une société ultraformatée où l’humour et l’ironie ont été bannis... par référendum! L’inspectrice Luce est chargée de mener l’enquête. Pour cette dernière affaire – elle s’apprête à prendre sa retraite –, la policière est assistée par Emmanuel-Frédéric qui lui succédera. Cet étrange binôme déambule dans un monde dystopique à la George Orwell où le travail a été érigé en valeur absolue. Il explore les arcanes du pouvoir et ses privilèges, les mécanismes de contrôle et va (re)découvrir le rire, devenu l’apanage d’une minorité se réunissant en secret... Voilà pour la trame de Sans rire?, une fable graphique grinçante signée Céèf. 

L’auteur, de son vrai nom Charles Féry (l’alias vient de ses initiales), est passé par la case Charlie Hebdo. Dessinateur de presse et journaliste, il aborde à travers son ouvrage coloré la disparition progressive de l’humour dans nos sociétés modernes, la tendance au lissage. Entre polar absurde et satire politique, dialogues déroutants et critique en filigrane des digues érigées à la dérision, l’album s’interroge sur le devenir du second degré, de la liberté d’expression dans un contexte modelé par le conformisme et les bien-pensants. Il pose aussi, entre les lignes, la question de la censure et de l’autocensure, de l’ordre établi et des restrictions aux libertés individuelles. Le ton engagé, décalé, drôle n’en demeure pas moins inquiétant. Une histoire propre à susciter la réflexion et à redonner au rire, cette politesse du désespoir, toute sa portée subversive...

«Sans rire?», Céèf, éditions Helvetiq, 2025, 160 pages. 

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