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En moto Simone...

Moto rétro et side-car.
© DR

Un des side-cars de Motosacoche présentés dans l’exposition.

Organisée par l’Association pour le patrimoine industriel, l’exposition «Le cœur de la machine» est encore visible jusqu’au 5 décembre à Genève

Voyage rétro proposé dans les murs de l’Association pour le patrimoine industriel (API) dans la ville du bout du lac. Jusqu’au 5 décembre prochain, les intéressés pourront entre autres partir à la découverte de moyens de transport développés, dès la fin du XIXe siècle, par Motosacoche, qui deviendra Motosacoche Acacias Genève (MAG). Cette société doit son renom à l’inventivité des frères Dufaux, Henri et Armand qui, entre 1899 et 1901, inventent la bicyclette motorisée. Le moteur imaginé, glissé dans une sacoche, se fixe alors sur le cadre du vélo, entre les jambes du conducteur. «Les frères ont bénéficié du savoir-faire minutieux d’ouvriers de l’horlogerie capables de rendre le dispositif aussi fin qu’une montre», illustre Franck Vacheron, directeur de l’API. Une célèbre photo visible dans l’exposition montre l’ingénieux duo gravissant en 1904 la pente du mont Salève sur leur engin novateur. Un exploit qui va concourir à la notoriété et à la prospérité de Motosacoche. «Les Dufaux, très complices, étaient animés d’une grande joie de vivre. Ils participaient à des courses pour s’amuser, les gagnaient et les commandes affluaient.» Pionniers du sport mécanique, les inventeurs se tournent aussi vers l’aviation. En 1910, le cadet entreprend la traversée du Léman dans le sens de la longueur, à bord d’un aéroplane qu’il a mis au point avec son frère. Une véritable prouesse récompensée par un prix de 5000 francs offerts par la société Perrot-Duval qui a soutenu l’aventure. «C’était un record du monde, la distance était deux fois plus longue que celle parcourue par Blériot sur la Manche», précise Franck Vacheron, soulignant au passage non seulement l’esprit frondeur des Dufaux, mais aussi leur fibre sociale. «Motosacoche a créé en 1909 la première société de secours mutuel, de solidarité inter-ouvrière.»

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la florissante usine emploie jusqu’à 1200 personnes. A l’origine du sport motocycliste, elle organise et participe également à de nombreuses compétitions. Avec des pilotes qui, au volant de ses bolides, vont remporter de multiples courses et décrocher des records du monde de vitesse. Bon pour les affaires...

ancienne bicyclette à moteur.
Les frères Dufaux ont puisé dans le savoir-faire horloger pour créer leur moteur de bicyclette, glissé dans une sacoche. © DR

 

Trait d’union entre passé et présent

Au cours des décennies qui suivent, MAG va perpétuer le caractère innovant de ses origines. L’API expose plusieurs éléments témoins de son histoire, mais aussi d’autres provenant de l’entreprise concurrente, Motorêve. «La démarche présente la révolution des moteurs à Genève grâce à Motosacoche, la plus connue des deux marques, et l’évolution des machines à travers différentes pièces, documents, photos et affiches.» Motos et moteurs emblématiques, side-cars, première bicyclette motorisée des frères Dufaux surnommée «la momie» n’ayant pas été restaurée, réplique de leur mythique avion (pour l’instant seulement sur le papier, le prototype devrait encore être installé)... composent l’exposition enrichie par des conférences et des visites commentées. «Des mécaniciens qui l’ont découverte ont été très touchés de constater les développements et les progrès accomplis depuis la création de Motosacoche jusqu’aux modèles d’aujourd’hui», note, enthousiaste, Franck Vacheron.

L’API montre aussi des toiles en relation avec la création mécanique peintes par Henri Dufaux qui a suivi une carrière artistique. Les intéressés pourront par ailleurs observer une graveuse de vinyles au matériel estampillé MAG avec des démonstrations à la clef. Dans l’idée de tirer un lien entre passé et présent, des réalisations actuelles complètent encore l’initiative «Le cœur de la machine» avec, par exemple, un vélo amphibie, faisant référence à l’Hydrosacoche des frères Dufaux. De quoi nourrir l’imaginaire et se familiariser avec l’inventivité d’esprits novateurs entrés dans la légende...

Infos et événements

Exposition ouverte jusqu’au 5 décembre, du lundi au vendredi, de 10h à 17h ou sur rendez-vous, API, rue du Vuache 25, Genève.

- Enregistrement en direct sur disques vinyle grâce à une graveuse munie d’un moteur MAG, les 18 novembre et 2 décembre, de 15h à 17h.

- Conférence «Les hommes derrière les machines», par Sandra Ansanay, journaliste et auteur du livre Motosacoche, le 18 novembre à 18h.

- Visite commentée le 2 décembre avec Anibal Jaimes, président de l’association aéronautique Hepta.aero, coordinateur du projet «Le Faux Dufaux» en collaboration avec le prix Perrot-Duval 1910.

Plus d’infos sur: patrimoineindustriel.ch

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