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Conquérir l'égalité dans les faits

Journée nationale d'action et de grève

Transjurane: la région traversée par une caravane fuchsia

Dans le Jura et le Jura bernois, la journée de mobilisation a été très animée et bien suivie. Tout a commencé à 9h à Tavannes. Un groupe d'Unia est entré dans l'atelier de flûtes feuilletées Flufa pour y dénoncer des salaires trop bas et des mauvaises conditions de travail. Invitées lors de la pause à se joindre au mouvement, les travailleuses sont restées en retrait. «Elles ont probablement eu peur de s'exprimer par crainte de la direction», explique Marie-Hélène Thies, secrétaire à l'égalité à Unia Transjurane. Un avis que partage une ouvrière de cette entreprise, licenciée le mois dernier après y avoir travaillé 14 ans. «J'avais appelé le syndicat pour faire valoir mon droit aux vacances et j'ai été comme par hasard licenciée sous prétexte que je faisais des horaires irréguliers, à cause de ma fille qui est handicapée.» Les femmes syndicalistes ont annoncé aux ouvrières qu'Unia continue à demander l'ouverture de négociations pour la création d'une convention d'entreprise.
Défilant en caravane de voitures balisées aux couleurs fuchsia, le groupe a arpenté les rues de plusieurs localités de la région, notamment Saint-Imier, Sonceboz, Saignelégier, Delémont et Porrentruy, lançant des appels à l'égalité dans et devant plusieurs usines et magasins.
A midi, un stand de l'égalité a été dressé devant le magasin Manor à Delémont. Les femmes y ont découpé un «gâteau de l'égalité» symbolisant le fossé qu'il reste à combler pour parvenir à la parité des salaires. Elles ont également collecté des signatures pour l'initiative en faveur du salaire minimum. A 14h06, les sifflets ont retenti dans le centre de la capitale jurassienne et dans quelques localités de la région.
A 17h, un cortège de 400 personnes a défilé de la gare à la salle Saint-Georges. Un rassemblement ponctué par un discours de la ministre Elisabeth Baume-Schneider et les interventions de 14 femmes qui se sont faites les porte-parole d'autant de revendications.

PN

Fribourg : l'égalité n'est pas une affaire privée!

La journée du 14 juin a débuté à l'aube pour les syndicalistes d'Unia dans le canton de Fribourg. A 5h du matin, ils étaient sur pied de guerre devant le centre de distribution d'Aldi Suisse à Domdidier où 80% du personnel sont des femmes. Ces dernières leur ont fait part de leurs conditions de travail déplorables. Voici quelques remarques recueillies par les syndicalistes: «Chez Aldi, nous ne sommes que des numéros»; «on doit signer des contrats à 50% et c'est du 100% qu'ils nous font faire»; «on ne sait que le matin à quelle heure nous finirons la journée»; «pour faire garder nos gamins, c'est l'enfer»; «on n'a pas intérêt à l'ouvrir, sinon c'est la porte!» Les syndicalistes ont poursuivi leur tournée durant la matinée dans les magasins Aldi et Lidl du grand Fribourg. Puis ont rejoint la place Python où se déroulait la partie collective de la journée. Une partie ponctuée, à 14h06, d'un concert de sifflets. Des associations, comme Espace Muslima, et des élèves d'une école, ont participé et animé cet après-midi sur la place, rebaptisée pour l'occasion «place du 14 juin». Vers 18h, plus de 500 personnes ont défilé lors d'un cortège haut en couleurs. L'Union syndicale fribourgeoise se félicite du succès de la journée et rappelle que «l'élément central des revendications était de dire aux femmes et au Conseil fédéral que l'égalité n'est pas une affaire privée et que le rôle du Collectif du 14 juin et d'une journée comme celle-ci sert à lutter contre l'isolement».

SH


Valais: pionnières et actives réunies


Plus de 300 femmes, et de nombreux hommes, se sont rassemblés dans l'après-midi à la place des Tanneries à Sion pour commémorer le 14 juin. Introduite par Francine Zufferey d'Unia et Natalie D'Aoust du Syndicat des services publics, et par la secrétaire cantonale à l'égalité Nicole Langenegger Roux, la manifestation valaisanne a permis aux participants de se remémorer les luttes d'antan et d'évoquer les luttes actuelles. Cela, en parcourant une exposition, suspendue à des cordes à linge, où affiches et rappels des revendications féminines alternaient avec quelques torchons de cuisine. Ainsi qu'en suivant la table ronde qui a rassemblé une quinzaine de femmes, de divers horizons poliques et professionnels, pionnières du mouvement féministe en Valais ou actives aujourd'hui pour faire progresser l'égalité entre les sexes. Aux côtés de la première conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten, se trouvaient des pionnières du droit de vote féminin et des politiciennes de tous horizons évoquant la place des femmes en politique. Une place qu'a occupée Gabrielle Nanchen, élue en 1971 au Conseil national, juste après l'obtention du droit de vote fédéral. La première gynécologue du canton a elle aussi expliqué son combat pour être respectée par ses pairs. La syndicaliste Fabienne Kühn, du comité directeur d'Unia, a pour sa part relevé que si les femmes n'obtenaient pas l'égalité salariale, «c'est parce qu'elles sont, comme les étrangers, des leviers de régulation du marché du travail». Ainsi, en période de plein emploi, elles accèdent au marché du travail et lorsque l'emploi fait défaut, elles en sont exclues. «C'est plus une question économique que culturelle ou de maturité», a-t-elle souligné, en indiquant que des instruments existaient pourtant pour faire appliquer la loi sur l'égalité. Tel le «Dialogue sur l'égalité des salaires» qui, pour l'heure, n'a été utilisé que par quelques rares entreprises. «Toutes celles qui ont accepté savaient d'avance qu'elles n'avaient pas de problème de discrimination», a relevé la syndicaliste. Après ce riche débat, un intermède de chants et un détour par une délicieuse soupe de l'égalité préparée par un syndicaliste d'Unia, les participants ont assailli le cinéma Capitole pour découvir un film retraçant la lutte d'ouvrières anglaises chez Ford en 1968.

SH