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Chaque minute compte

Les délégués du secteur tertiaire d'Unia réclament un meilleur contrôle du temps de travail et des décomptes détaillés

Réunis en assemblée annuelle, une cinquantaine de délégués du secteur tertiaire d'Unia ont adopté une résolution revendiquant une juste prise en compte du temps de travail. But poursuivi: lutter contre le stress qui frappe 33% des salariés. Dans ce contexte, le syndicat lancera, en 2015, une campagne sous l'intitulé «chaque minute compte».

Pauses non accordées, heures de travail non reconnues, flexibilisation des conditions de travail... Réunis le 28 octobre dernier en assemblée annuelle, une cinquantaine de délégués du tertiaire d'Unia ont discuté de la question de la reconnaissance du temps de travail dans le secteur. Et adopté une résolution revendiquant une juste prise en compte de celui-ci. Une problématique qui frappe l'ensemble des branches concernées: la vente, l'hôtellerie-restauration, la sécurité, le domaine des soins ou encore celui des transports routiers. «Les cas de figure sont multiples, comme par exemple dans la vente, où certains commerces font aussi boulangerie et demandent aux employés de venir plus tôt pour préparer les produits frais sans tenir compte de ce temps de présence dans la durée du travail. Il arrive aussi, notamment dans les soins ou la sécurité, que le temps pris pour les déplacements ne soit pas toujours comptabilisé. Autre situation susceptible de poser problème: le manque de personnel. L'employé d'une boutique travaillant seul ne pourra pas vraiment prendre sa pause...» illustre Arnaud Bouverat, membre de la direction du secteur tertiaire d'Unia.

Le stress frappe 33% des salariés
«Un sixième des salariés ne dispose pas d'une consignation de son temps de travail, ce qui ouvre la porte à tous les abus», chiffre Unia dans un communiqué. Et le syndicat de relever qu'en parallèle, se basant sur une récente enquête, 33% du personnel souffre de stress au travail. Sans oublier une «augmentation inquiétante des maladies psychosociales» liées à l'activité professionnelle. Avec, pour conséquences, des coûts pour la société évalués à 10 milliards de francs.
Dans ce contexte, les participants ont réclamé des décomptes détaillés et un meilleur contrôle des horaires effectués dans toutes les branches. Ils exigent des jours de congé fixes pour les employés à temps partiel ainsi qu'une reconnaissance du temps de formation et des services de piquet. Exigences qui imposent entre autres un développement et un renforcement des conventions collectives de travail.

Distribution générale...
«Le secteur des services, avec ses conditions de travail plus flexibles, une part élevée de temps partiel et une réponse immédiate à la demande du client, a vu une application bien plus approximative du temps de travail et de sa consignation», mentionnent les délégués dans leur résolution. Et de fustiger le patronat qui utilise de nouvelles formes de travail pour rendre de plus en plus vagues les limites entre la durée du labeur et celle du repos, entre télétravail, horaires libres, travail sur appel, etc. Aussi, les délégués veulent-ils stopper «le développement des heures de travail informelles et la contamination de la sphère privée par les obligations professionnelles».
Pour soutenir ces revendications, Unia lancera, l'an prochain, une campagne sous l'intitulé «chaque minute compte». Avec à la clef, déjà au début 2015, la distribution aux employés de la vente, dans toute la Suisse, d'un carnet des heures qui leur permettra d'enregistrer avec précision le temps de travail effectif. 


Sonya Mermoud