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BVA plan social lié au bénéfice

Réunis par Unia les travailleurs ont accepté la proposition de plan social faite sous l'égide du conseil d'Etat

BVA Distribution a fermé ses portes le 31 août. 110 employés de cette société du Mont-sur-Lausanne, disposant d'antennes à Vevey et Yverdon-les-Bains, ont perdu leur travail. Près de la moitié du personnel devait être replacé chez Epsilon, aux TL ou dans une autre entité du BVA, mais pour beaucoup, l'incertitude régnait encore sur leur avenir la semaine dernière. Environ 50 personnes se retrouvent au chômage. Un plan social a été préparé et ne prendra effet qu'en fin d'année, selon le résultat financier réalisé par le reste du groupe BVA.


Un protocole d'accord pour un plan social en faveur des 110 employés de l'entreprise vaudoise BVA Distribution SA ayant été licenciés pour fin août a été finalisé la semaine dernière entre le directeur de la société, le président du Conseil de fondation et le syndicat Unia, sous l'autorité du Conseil d'Etat vaudois. Ce dernier était intervenu en juin en injectant à fonds perdu 600000 francs dans cette entité du Bureau vaudois d'adresses (BVA) qui avait annoncé en mars le licenciement de tout son personnel. Le gouvernement vaudois expliquait alors vouloir éviter la faillite de BVA Distribution, qui aurait mis en péril la Fondation BVA, un atelier protégé subventionné par l'Etat et occupant 80 personnes en situation de handicap psychique ou mental. Il souhaitait aussi donner du temps au BVA pour trouver une solution de reprise et limiter l'impact social du licenciement collectif.
Les 25 et 26 août, le syndicat Unia, qui était intervenu dès l'annonce du licenciement collectif, a présenté au personnel, lors d'une séance à Vevey et une autre à Lausanne, le résultat obtenu dans les négociations du plan social. Une quarantaine de personnes étaient présentes, dont une quinzaine à Lausanne. «Certains ne sont pas venus car ils pensaient ne pas être concernés par le plan social», a relevé un travailleur du Mont-sur-Lausanne. «Tous les employés de BVA Distribution auront droit au plan social, qu'ils aient ou non retrouvé du travail», a précisé Jean Kunz, secrétaire régional d'Unia Vaud.

Plan social en cas de bénéfice
Le syndicaliste a expliqué que le montant du plan social dépendra du bénéfice réalisé à la fin de l'année par le BVA, après sa restructuration totale. Car après avoir touché la manne de l'Etat, il a été prévu que les trois entités restantes du BVA (la Fondation BVA, de droit public, BVA Marketing SA et BVA Holding SA) se fondraient en une seule société d'ici la fin de l'année. Une fois tous les engagements honorés, le résultat annuel sera affecté au plan social. «Le Conseil d'Etat et le directeur de la Fondation se sont engagés à verser l'intégralité du bénéfice dans ce but», a souligné Jean Kunz, informant les travailleurs inquiets face au risque que l'argent ne soit complétement dépensé, que la société était sous contrôle judiciaire. Le syndicaliste a également rappelé que les 600000 francs de l'Etat avaient permis de payer les salaires jusqu'à la fin du délai de licenciement et qu'ils financeront tous les arriérés de vacances, d'impayés ou de 13e salaire pour ceux en bénéficiant, ce qui n'aurait pas été le cas si la faillite avait été prononcée.
Selon les estimations de l'Etat, un bénéfice de 300 à 400000 francs devrait être réalisé en fin d'année. Cet argent permettrait d'assurer à chaque salarié une indemnité d'environ un mois de salaire, en tenant compte aussi de l'ancienneté, du nombre d'enfants et de son âge. En cas de bénéfice inférieur à l'estimation, le montant de l'indemnité sera revu à la baisse, et à la hausse dans le cas contraire. Jean Kunz a également rassuré une employée travaillant à l'appel, en précisant que le personnel à l'heure bénéficiera du plan social, l' indemnité sera alors calculée sur la moyenne annuelle des heures travaillées.
A l'unanimité, tant à Vevey qu'à Lausanne où étaient invités les collaborateurs d'Yverdon-les-Bains, le personnel a donné mandat au syndicat pour qu'il obtienne le plan social tel que présenté.

Transition mal gérée...
Durant la séance lausannoise, mardi 26 août, et après celle-ci, les travailleurs ont exprimé de nombreux griefs sur la gestion de ce licenciement collectif et la reprise de certaines activités, notamment par Epsilon, filiale de La Poste. Pour environ 50% du personnel, des solutions de replacement étaient prévues, chez Epsilon, aux Transports publics lausannois (TL) et au BVA même, qui devait garder une partie du tri. «Beaucoup de personnes n'ont jamais reçu de réponse de Epsilon, et ceux à qui ils ont proposé un emploi de distributeur à Bussigny n'ont toujours pas leur contrat», a lancé un employé. «Ils m'avaient promis une réponse avant fin juillet et je n'ai toujours rien reçu», a ajouté une femme travaillant au tri. «Ils m'ont assuré qu'ils m'engageraient. Je devais avoir un rendez-vous mais j'attends toujours», a expliqué un autre employé. Un distributeur a dénoncé la volonté d'Epsilon d'obliger dans un premier temps les collaborateurs qu'ils engageraient à Bussigny à s'acheter une voiture ou une moto. «Ils ont ensuite proposé d'acheter eux-mêmes le véhicule et de le déduire chaque mois du salaire! Mais il semble qu'ils se sont ravisés», a ajouté un collègue.
Autre critique: l'absence de communication. «A Lausanne, il y a une sous-information totale sous prétexte que les gens ne parlent pas le français», a fustigé un travailleur, alors qu'une employée, ne sachant toujours pas si elle retournerait ou non au travail le lundi suivant, concluait: «Ils ont très mal géré la transition!»

Sylviane Herranz