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«A 33° C et plus, il faut arrêter les chantiers»

Les partenaires sociaux de la construction demandent une protection de la santé efficace et pratique en cas de canicule

Exécuter des travaux harassants en plein cagnard: une situation dangereuse pour les ouvriers de la construction que les partenaires sociaux entendent bien éviter. Dans un communiqué commun, les syndicats Unia et Syna, ainsi que la Société suisse des entrepreneurs (SSE) demandent une protection efficace et pratique de la santé des salariés. Et ont fixé à 33° C le seuil de température à partir duquel les travaux doivent pouvoir être interrompus. «Il est impératif que cette limite atteinte, les employés œuvrant à l’extérieur et exposés en plein soleil puissent s’arrêter», souligne Simon Constantin, membre de la direction du secteur construction d’Unia. Et de noter que l’engagement de la SSE pour la suspension des travaux en cas de canicule est une nouveauté qui peut être saluée. Le collaborateur d’Unia insiste également sur la nécessité d’impliquer tous les acteurs du secteur pour que la santé du personnel soit préservée, y compris les maîtres d’ouvrage et les autorités.

Question de bon sens

«Les maîtres d’ouvrage sont appelés à assumer leurs responsabilités et à reporter les délais d’exécution sans pénalité. C’est du bon sens. Mais beaucoup s’y refusent et font pression sur les entreprises qui prennent du retard en les menaçant d’amendes susceptibles de s’élever à plus d’une dizaine de milliers de francs par jour.» Le syndicaliste estime que dès la planification du chantier le risque d’intempéries doit être pris en compte. «Il faut prévoir un peu de marge. Mais on assiste aujourd’hui, avant même que la première pierre d’une maison ou d’un immeuble ne soit posée, à l’annonce de la date d’entrée dans les logements en question des futurs habitants. Avec, pour conséquence, une augmentation des cadences qui pèsent lourdement sur les employés et qui nuisent à leur santé.» Les syndicats et la SSE souhaitent désormais que des critères clairs soient établis en cas de canicule. Et fassent l’objet de normes légales impliquant tous les partenaires du secteur. Dans ce sens, ils ont organisé une table ronde réunissant l’ensemble des acteurs concernés par la question – représentants de maîtres d’ouvrage, d’entreprises générales, de la Suva et des autorités. 

Pour une solution globale

«Nous allons poursuivre la discussion ces prochains mois. Nous souhaitons obtenir l’adhésion de tous et misons sur une solution globale», ajoute Simon Constantin qui espère que la limite de 33° C soit clairement inscrite et des règles relatives au report de délais sans sanction et à l’assurance intempéries généralisées. 

Quoiqu’il en soit, un premier pas a déjà été franchi. «Une feuille de route a été dressée. Les campagnes syndicales ont porté leurs fruits. Nous nous mobilisons depuis une quinzaine d’année sur les dangers de la canicule et la nécessité de prendre des mesures pour protéger la santé des travailleurs menacés de coups de chaleur, de malaises, avec un risque accru d’accident.» Rappelons dans la foulée la pétition lancée l’an dernier par Unia et munie de 20 000 signatures, qui réclamait la possibilité d’interrompre les chantiers, sans pénalité, à l’emballement des températures. 

La réglementation sur laquelle comptent désormais les partenaires sociaux concerne quelque 80 000 maçons mais pourrait, si la solution trouvée dépasse le cadre de la seule Convention nationale de travail de la construction, toucher des centaines de milliers de travailleurs d’autres corps de métiers... 

 

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