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10000 manifestants pour la paix

Manifestants pour la paix et une intervenante sur écran géant.
© Olivier Vogelsang

Des milliers de personnes de tous horizons ont défilé à Berne contre la guerre en Ukraine. Sur la Place fédérale, la responsable syndicale ukrainienne Olesia Briazgunova est intervenue en direct depuis Lviv, ville située à l’ouest du pays.

Quelque 10000 personnes ont manifesté samedi dernier dans les rues de Berne en solidarité avec la population ukrainienne. Une mobilisation d’ampleur, qui a réuni non seulement les syndicats et la gauche, mais aussi des partis de droite, des églises et de nombreuses associations. Une syndicaliste s’est adressée à la foule depuis l’Ukraine

Malgré une météo hivernale, le rassemblement pour la paix a mobilisé quelque 10000 personnes le 2 avril à Berne. Orchestrée par l’Union syndicale suisse (USS), cette manifestation, qui a réuni les syndicats, les partis de gauche mais aussi des partis de la droite et du centre, les différentes communautés religieuses et des membres de la société civile tels qu’Amnesty, Solidar ou le Groupe pour une Suisse sans armée, a été un vrai challenge. «Juste après le début de la guerre en Ukraine, on a vu des manifestations se tenir à Berne, Zurich et Genève, assez marquées à gauche avec les partis et les syndicats qu’on a l’habitude de voir battre le pavé», explique Benoît Gaillard, coresponsable de la communication à l’USS. «Pour cette grande manifestation nationale, et c’est relativement nouveau et historique, les syndicats ont contribué de façon importante à organiser quelque chose de beaucoup plus large et à réunir derrière la même bannière des partis et des associations très différents.» Un travail laborieux dans lequel l’USS a joué un rôle intégrateur: «Les syndicats ont l’expérience et ont donc naturellement été un élément important en termes d’organisation et de logistique. Ensuite il a fallu que tout le monde se mette d’accord sur le texte d’un appel, et on y est parvenus.»

Revendications claires

Au final, cela a été vrai succès, qui atteste que la population est capable de se montrer solidaire et de parler d’une seule et même voix pour des sujets aussi graves que la guerre, qui a plongé les Ukrainiens dans une violence et une détresse inouïes depuis plus d’un mois.

Plusieurs grandes revendications communes ont été exprimées lors de la manifestation. D’abord, un cessez-le-feu immédiat et un retrait complet des troupes russes ainsi qu’une enquête internationale sur les crimes de guerre et les violations des droits humains qui ont été commis.

La mise en place d’un soutien humanitaire pour les réfugiés, sur place, dans les pays voisins mais aussi chez nous avec un accueil ouvert et non discriminatoire de toutes les personnes réfugiées touchées par la guerre en Ukraine. Par ailleurs, une aide renforcée est demandée pour les femmes sujettes à un risque accru de violences sexuelles.

Ensuite, les manifestants ont exigé à l’unisson des sanctions sévères contre le régime de Vladimir Poutine, dont la réduction rapide de notre dépendance au pétrole et au gaz russes.

Enfin, la promotion de la paix à l’avenir a été mise en avant, à travers une politique active dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de la Charte des Nations unies.

Témoignages ukrainiens

Parti de la Schützenmatte, le cortège s’est déployé à travers la vieille ville pour finir devant le Palais fédéral, laissant place aux discours. Un moment émouvant lors duquel est intervenue depuis Lviv en visioconférence Olesia Briazgunova, secrétaire internationale de la Confédération des syndicats libres d’Ukraine (lire ci-dessous). Ekaterina Glikman, opposante démocratique russe et collaboratrice de la Novaya Gazeta, journal russe indépendant qui vient d’annoncer la suspension de ses publications, et Hannah Perekhoda, Ukrainienne vivant en Suisse, ont également pris la parole. La directrice d’Amnesty International Suisse, Alexandra Karle, et la présidente de l’Église évangélique réformée, Rita Famos, sont aussi intervenues. Une minute de silence à la mémoire des victimes de cette guerre a clôturé les prises de parole.

«Nous avons besoin de vous!»

La syndicaliste ukrainienne Olesia Briazgunova a dénoncé une guerre «cynique et brutale» dont le but est de «tuer le peuple ukrainien qui a choisi la liberté, la démocratie et la dignité». «Vous avez dû voir les images de ces villes détruites. Et bien, ce cauchemar est la réalité de millions de personnes ici.» Elle a également évoqué les 4 millions d’Ukrainiens qui ont fui le pays, dont 2 millions d’enfants. «Ils ont besoin de votre aide avant de pouvoir rentrer chez eux, merci de continuer à leur proposer vos logements et tout le nécessaire vital, à Berne et dans le reste de la Suisse.»

Au nom de la Confédération des syndicats libres d’Ukraine, elle a appelé à l’aide pour gagner cette guerre et ramener la paix dans le pays et en Europe. Un cri du cœur. Elle a également tenu à montrer sa gratitude. «Nous vous appelons à soutenir des sanctions sévères contre la Russie. Nous vous demandons de déployer toute sorte d’assistance possible, qu’elle soit humanitaire, financière ou militaire. Ce rassemblement et votre solidarité sont aussi très importants aujourd’hui pour nous.»

Enfin, Olesia Briazgunova a évoqué les activistes, les journalistes, les aînés ou encore les bénévoles qui résistent de manière «pacifique» contre l’armée russe et qui auraient été kidnappés. «Nous exigeons qu’ils soient relâchés!» Elle parle également de ces milliers de civils, «surtout des femmes et des enfants, déportés de force dans des villes assiégées par les Russes, comme Marioupol», et demande leur retour.

Et de conclure: «Nous devons nous unir pour mettre fin à cette guerre et ses atrocités et s’assurer que cela ne se reproduira jamais, ni en Ukraine ni ailleurs.»

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