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Disparition de l’économiste des syndicats

Jean-Pierre Ghelfi
© Neil Labrador/archives

L'économiste de gauche Jean-Pierre Ghelfi.

Décédé voici près de deux semaines à l’âge de 84 ans, Jean-Pierre Ghelfi fut incontestablement une figure de la gauche politique et syndicale romande. Hommage.

Durant une vie intense, Jean-Pierre Ghelfi, dit Jipé, a occupé des fonctions aussi nombreuses que variées. Militant du Parti socialiste, il fut notamment membre du Législatif et de l’Exécutif de la ville de Neuchâtel, puis député au Grand Conseil. Ses vastes compétences financières et économiques l’amenèrent à occuper des fonctions importantes, en particulier celles de vice-président de la Commission fédérale des banques et de président de la Banque Cantonale Neuchâteloise (BCN). Il était aussi régulièrement sollicité par des journalistes pour qu’il leur explique les tenants et aboutissants d’un problème complexe.

Un baron des négociations, une référence

A la FTMH comme à Unia, Jean-Pierre Ghelfi avait effectué quelques travaux pour la branche des machines et de l’industrie chimique. Mais il mit surtout ses compétences au service des travailleuses et des travailleurs de l’horlogerie. Comme expert économique, il participa à de très nombreuses négociations salariales et à plusieurs renouvellements de la convention collective de travail (CCT) de la branche. Sur de nombreux sujets, ses démonstrations étaient époustouflantes, à tel point que même la délégation patronale en était souvent impressionnée.

Une plume piquante

Jean-Pierre Ghelfi aimait aussi prendre du recul par rapport à l’actualité immédiate. Cela explique pourquoi il avait participé à l’écriture de quelques livres. En particulier Témoignages d’ouvriers (FTMH, 1987), qui rassemble des points de vue de salariés sur la paix sociale dans l’horlogerie. Dans une interview au Temps du 13 mai 2012, Jean-Pierre Ghelfi avait cependant souligné que la paix du travail, conclue en 1937, avait aussi eu des effets négatifs, alors qu’une politique plus combative aurait eu pour résultat de meilleures conditions de travail. Européen convaincu, mais tout en étant partisan des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes (on lui doit d’ailleurs l’idée des salaires minimums dans la CCT de l’horlogerie), il fut l’un des auteurs de deux ouvrages collectifs, Europe mon amour ? (CJE, 2000), publié avant la votation de l’an 2000 sur les accords bilatéraux, et Suisse-Union européenne. Les 44 questions qui irritent les Helvètes (CJE, 2005).

Jean-Pierre Ghelfi écrivait régulièrement dans La Lutte syndicale, puis dans L’Evénement syndical. Sa plume pouvait être parfois très piquante. A propos de la débâcle de Swissair, il signa un éditorial intitulé «Une classe élue», en référence à un conseil d’administration composé en bonne partie de radicaux zurichois se prenant pour le nombril du monde. 

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