Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

L’heure de la négociation du plan social a sonné à Groupe E

Bâtiment administratif
@Groupe E

Le siège administratif de Groupe E, à Granges-Paccot.  

Un mois après l’annonce de la suppression de 188 emplois par l’énergéticien romand, direction et syndicats se mettent à table pour fixer les mesures d’accompagnement.

Le 16 avril dernier, la branche de l’énergie et de la technique du bâtiment en Suisse romande était traversée par une secousse majeure. Groupe E, acteur imposant du secteur, avec ses 2600 salariés, annonçait une importante restructuration, impliquant la suppression de 188 emplois. Pour justifier ce plan radical, l’entreprise soulignait la baisse de son chiffre d’affaires, passé de 1,095 milliard de francs en 2023 (un exercice record) à 1,051 milliard en 2024. Soit une diminution de 44 millions de francs. Durant ce même laps de temps, le résultat opérationnel a connu lui aussi une contraction, passant de 18 millions à 12 millions de francs. De leurs côtés, les syndicats Unia et Syna dénonçaient la brutalité d’une décision qui allait toucher les filiales des cantons de Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Valais et Jura. Auxquels s’ajoute encore le Jura bernois. 
Dans leur communiqué, ils pointaient également la stratégie expansionniste démesurée de l’entreprise et une politique de prix agressive. Une gestion jugée comme irresponsable, dont les conséquences tombent désormais sur le dos des travailleuses et travailleurs. Aux yeux des représentants syndicaux, la restructuration annoncée était d’autant plus déconcertante que Groupe E n’est pas tout à fait un acteur comme les autres. Certaines collectivités publiques sont en effet entièrement impliquées dans sa gestion, elles ont donc une responsabilité directe dans les décisions dénoncées. C’est le cas du Canton de Fribourg, actionnaire majoritaire avec une participation de 80%, et en moindre mesure, du Canton de Neuchâtel.
Un mois et des poussières plus tard, l’heure est arrivée, pour la direction de Groupe E, de se mettre à table avec les représentants syndicaux. Après la période de consultation, il faut désormais négocier un plan social. «Cette période cruciale devra être encadrée avec rigueur, humanité et transparence», déclare la Commission du personnel unifiée élargie (COMPERS-UE) dans son dernier communiqué. Celle-ci souhaite que l’ensemble des engagements pris par la direction soient tenus et «que des solutions concrètes soient immédiatement mises en œuvre pour les personnes concernées.» A savoir, notamment, le reclassement interne, les mesures de préretraite, le suivi constant et structuré des personnes en reconversion. La COMPERS-UE rappelle qu’elle «restera mobilisée pour défendre chaque emploi, chaque compétence, chaque avenir».

Pour aller plus loin

Groupe E et syndicats concluent un accord sur un plan social

Unia, aux côtés de Syna et des commissions du personnel de l’énergéticien romand, a paraphé des mesures d’accompagnement pour les licenciés.

Pour une Suisse indépendante en énergie et neutre en CO2

Stéphane Genoud

Professeur en gestion de l’énergie à la HES-SO Valais, Stéphane Genoud défend la Loi sur l’électricité qui sera soumise au verdict des urnes le 9 juin. Le point sur la situation