L’initiative de la gauche et des syndicats a été refusée à plus de 53%. Le combat pour des salaires décents continue.
Le 30 novembre, l’initiative «Pour un salaire minimum» qui visait à introduire un salaire minimum obligatoire de 23 francs de l’heure, soit de 4000 francs par mois, dans le canton de fribourg a échoué. 53,54% des électeurs l’ont balayée. L’objectif des partis de gauche et des syndicats, dont Unia, était clair: permettre à tous les salariés de vivre dignement de leur travail, sans recourir aux aides de l’État, ce qui est le cas d’environ 6500 travailleurs pauvres à Fribourg.
Le Conseil d’État et les milieux économiques ont eu gain de cause, mais les initiants ne baissent pas les bras. Dans un communiqué de presse, le comité d’initiative déclare prendre acte et respecter pleinement les résultats. «Ces derniers, relativement serrés, montrent qu’une large part de la population souhaite que l’on agisse sur cette question et attend des réponses concrètes et rapides. Nous appelons nos adversaires à faire preuve de cohérence et à présenter des propositions opérationnelles afin que les travaux puissent se poursuivre dans un esprit constructif.» Les partisans du salaire minimum se disent ouverts à toute solution sérieuse qui permettrait d’améliorer les salaires, et prennent leurs adversaires au mot. «Nous prenons acte des engagements de nos opposants, qui affirment vouloir résoudre la précarité des working poor par la mise en place de conventions collectives de travail (CCT) dans toutes les branches. Dès maintenant, nous mettrons à l’épreuve leur bonne foi, notamment dans le secteur du commerce de détail, où des discussions sont en cours.»
La mobilisation continue, sur le terrain, dans les entreprises, et dans les négociations de CCT, assure le comité. «Ce vote n’est pas une fin, nous restons déterminés à défendre la dignité du travail et à construire un canton où chacune et chacun peut vivre de son salaire. La lutte sociale se poursuit, avec force et conviction.»