A-t-on le droit de faire la grève en Suisse?
Oui. Contrairement à une idée répandue, la grève est légale en Suisse. C’est un droit garanti par l’article 28 de la Constitution fédérale, ainsi que par le droit européen et par une convention de l'Organisation internationale du travail, qui s'appliquent également dans notre pays. Mais ce droit est toutefois soumis à des conditions. La grève doit porter sur les relations entre employés et employeurs, notamment celles pouvant être régies par une convention collective de travail, comme les salaires, le temps de travail ou les vacances. De plus, il doit s’agir d’un mouvement collectif et non individuel, et il faut qu’il soit soutenu par un ou plusieurs syndicats.
Quelles sont les exceptions au droit de grève?
On ne peut pas recourir à cette mesure de lutte pour des motifs d’ordre juridique, qui relèvent de la compétence des tribunaux et non des partenaires sociaux. Il n’est pas non plus permis de se mettre en grève pour des raisons politiques. Par ailleurs, ce droit ne peut s’exercer qu’en dernier recours, après que les autres moyens de résolution de conflits – comme la négociation, la médiation ou l’intervention d’un office de conciliation – ont échoué. Enfin, il est possible d’interdire à certaines catégories de travailleurs et de travailleuses de faire la grève, en particulier celles dont les fonctions sont essentielles à la population, notamment la police, le personnel médical ou les pompiers.
Est-on payé quand on fait la grève?
En général, non. Les employeurs ont légalement le droit de suspendre le versement du salaire pendant toute la durée de la grève, ce qu’ils ne se privent pas de faire la plupart du temps. Mais chaque syndicat dispose d’un fonds de grève qui lui permet d’indemniser les grévistes pour les jours non payés, ce qui ne s'applique évidemment qu'à ses membres. C'est une raison de plus de se syndiquer. Pour sa part, Unia verse en principe une indemnité de 22 francs par heure, à raison de cinq jours par semaine.