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Unia a fixé son cap stratégique jusqu’en 2029, année de son prochain congrès

Délégués en plainière
©Thierry Porchet

La capacité de mobilisation est considérée comme une priorité dans les lignes stratégiques d'Unia.

Renforcer la capacité de mobilisation, développer le réseau et les activités des membres, augmenter la couverture CCT: les objectifs du syndicat sont clairs.

Dans quelle direction ira Unia à court et moyen termes? La question a fait l’objet de longs échanges, qui ont permis de définir la stratégie de l’organisation à mettre en place entre 2026 et 2029, année du prochain congrès. Les grandes lignes ont été explicitées en préambule par Vania Alleva, présidente d’Unia; elles définissent le cap à suivre en cinq points distincts. Il est question de développer la présence du syndicat dans le secteur des services, qui emploie plus de 80% des salariés en Suisse et qui présente un nombre faible de conventions collectives de travail (CCT). L’organisation s’engage également à donner un nouveau souffle auprès des membres, à travers le recrutement de jeunes militants et le développement des réseaux et des formations continues. La capacité de mobilisation est aussi considérée comme une priorité, car c’est à travers elle que le syndicat consolide les rapports de force dans les branches et au sein des entreprises. Unia entend augmenter la couverture des CCT et rendre systématiques les contrôles sur le marché du travail. Enfin, l’accent est mis sur la communication, en ciblant tous ces réseaux qui permettent d’atteindre les publics cibles et d’agrandir la visibilité de l’organisation.

Pas de fusion des faîtières
Les détails de ce paquet d’intentions se sont déployés à travers un nombre important de propositions venues des régions. La plupart ont été acceptées sans discussion, d’autres projets, touchant des points sensibles, ont conduit à des interventions vigoureuses. Ce fut le cas de celle défendue par l’Unité Oberland bernois, qui souhaitait qu’Unia investisse le secteur public des soins, car «sans les hôpitaux, le travail accompli dans les soins privés n’a pas de sens». Cette réorientation a été refusée en partant de la considération qu’une focalisation sur les hôpitaux risquerait d’affaiblir l’alliance avec les autres syndicats. 

La même Unité a porté à l’attention des délégués l’idée de mettre en œuvre une plus grande collaboration avec les autres syndicats et la création d’une faîtière forte pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs. Ce qui impliquerait une fusion de l’USS et de Travail.Suisse. Idée balayée à l’estrade par Arnaud Bouverat, secrétaire régional d’Unia Vaud, qui a rappelé les nombreux processus de fusion ayant abouti à la naissance à Unia. Il a évoqué aussi le fait que «les fédérations membres de Travail.Suisse sont nos concurrentes dans les branches protégées par une CCT». Elles le sont par ailleurs dans le recrutement des membres, en appliquant une sous-enchère des cotisations. Le congrès a voté dans la direction souhaitée par le comité central. Il a rejeté la proposition et, à la fin des débats, il a adopté, à une très large majorité, le cap stratégique conçu par la direction. 


Témoignages

«Avancer tous ensemble»

Dominique Magliano, plâtrier-peintre, Valais 

«Je suis membre actif depuis 1990, d’abord à la FOBB, puis au SIB et enfin à Unia. Je suis de tous les combats, que ce soit dans la rue ou pour améliorer les conventions collectives. J’ai renoncé à mon héritage familial pour m’engager sur le terrain, en faveur de l’humain et des travailleurs. Aujourd’hui, je suis directeur d’une entreprise, mais je ne me sens pas comme un directeur. Je me suis toujours mis à la hauteur de mes collaborateurs, je suis un homme simple et j’aime partager avec mes collègues. J’aime penser que j’aurai contribué à ma petite échelle à quelque chose sur la Terre pour faire avancer la cause, que j’aurai laissé une trace. 

Au congrès, on apprend plein de choses. Certains points ne m’ont pas toujours plu, mais c’est le jeu. L’objectif, au travail comme au syndicat, c’est d’avancer tous ensemble sur le même bateau.»

«Les femmes ont leur place»

Jamila El Azhar, GI femmes, Vaud

«Je suis membre chez Unia depuis dix-huit ans, mais je milite vraiment seulement depuis le Covid au sein du groupe d’intérêt Femmes. Je me bats pour la cause féministe, pour l’égalité des salaires, un salaire minimum digne, contre les discriminations et le racisme. Je suis aussi engagée dans la lutte contre les violences conjugales, car j’ai moi-même vécu cela. C’est ma manière de faire en sorte qu’il n’arrive pas aux autres femmes ce qu’il m’est arrivé à moi.

Je suis contente de voir qu’il y a beaucoup de jeunes présents à ce congrès, et qu’ils sont motivés à bouger. Pareil pour notre groupe, on prouve que nous, les femmes, sommes là, des battantes, et qu’on ira jusqu’au bout. On a notre place et on est plus fortes toutes ensemble.»

«J’ai confiance dans le syndicat»

Fabien Kreis, charpentier, Genève 

«Je suis militant depuis une quinzaine d’années et élu depuis trois ans à la présidence du second œuvre romand. Dans ma branche, l’enjeu principal est la campagne pour les chantiers dignes, à savoir l’amélioration des conditions de travail, ainsi que l’hygiène et la sécurité sur les chantiers. Ensuite, il y a la question des salaires, qui ne sont toujours pas suffisants. On revendique aussi un meilleur catalogue de formation, ainsi qu’un plan d’action contre les intempéries.

C’est mon premier congrès d’Unia et j’ai trouvé ça très instructif bien qu’un peu long, moi qui suis habitué à travailler dehors et à bouger. J’ai pu cerner les objectifs nationaux et comprendre les intérêts globaux à développer. J’ai confiance dans le syndicat et j’espère qu’il continuera à militer activement et à soutenir les travailleurs.»

«Unia me donne de la force»

Suzanne Zaslawski, industrie horlogère, Neuchâtel 

«Beaucoup de combats restent à mener dans l’horlogerie. Nous sommes les esclaves des temps modernes, parqués dans des ateliers. Il y a du boulot en matière de protection des droits des travailleurs, de la santé et de la sécurité au travail. On a le minimum grâce à Unia et à la Convention collective de travail mais, sur le terrain, ça ne va pas du tout! On compte sur le syndicat pour aller encore plus loin dans ces domaines. Depuis mon adhésion en 2021, Unia m’apporte beaucoup d’énergie et de force. J’arrive maintenant à dire non à ma direction, à réunir mes collègues pour dire stop. Ce n’est pas une tâche facile.

Le congrès est une première pour moi, c’est impressionnant de réussir à rassembler 400 délégués, bravo à Unia. Tous ces militants réunis autour d’une même cause: je suis comme dans un rêve.»

Une vidéo de Virginie Zimmerli. 

Une vidéo de Virginie Zimmerli

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