La situation se détériore pour la plupart des employés dans le monde, en témoignent les résultats de l’Indice CSI.
D’après l'Indice CSI des droits dans le monde 2025, ceux des travailleurs régressent sur tous les continents. Publiée chaque mois de juin, au moment de la Conférence internationale du travail à Genève, cette évaluation résulte d’un examen approfondi des droits des travailleurs dans la loi, et classe 151 pays en fonction d'une liste de 97 indicateurs dérivés des conventions et de la jurisprudence de l'OIT.
Cette année, les résultats sont pour le moins inquiétants. «La situation s’est dégradée dans trois des cinq régions du monde, indique la Confédération syndicale internationale (CSI) dans un communiqué de presse. L'Europe et les Amériques enregistrent leurs pires scores depuis le lancement de l'Indice en 2014.»
Seuls sept pays sur les 151 (soit moins de 5%) ont atteint la note maximale (soit 1), contre 18 pays il y a une décennie. A l’inverse, 51 pays obtiennent la note de 5 et de 5+, soit un pays sur trois. «Si la tendance actuelle se poursuit, aucun pays ne pourra prétendre à la note de 1 dans les dix prochaines années», s’inquiète Luc Triangle, secrétaire général de la CSI. Assassinats de syndicalistes, violations des droits de grève et de négociation collective, restriction d’accès à la justice: les griefs sont nombreux.
Les dix pires pays du monde pour les travailleurs et les travailleuses sont le Bangladesh, la Biélorussie, l’Egypte, l’Equateur, l’Eswatini, le Myanmar, le Nigeria, les Philippines, la Tunisie et la Turquie.
«Ces chiffres mettent en évidence les conséquences de la trahison du système qui a été construit après la Seconde Guerre mondiale, fondé sur la démocratie, les droits syndicaux et la justice, analyse le responsable syndical. Les gouvernements collaborent depuis plusieurs décennies à la déréglementation, au néolibéralisme et à la négligence, ce qui a conduit à l'effondrement des droits des travailleurs.»