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«Une initiative contre la protection des salaires»

Débarquement de frontaliers.
© Olivier Vogelsang

"Si la libre circulation des personnes devait disparaître, cela signifierait aussi la disparition d’importants contrôles des salaires", alerte Unia.

Unia s’oppose fermement à l’«initiative pour la durabilité» de l'UDC, qui est selon le syndicat une attaque massive contre les salaires et les conditions de travail en Suisse.

Ce 21 mars, le Conseil fédéral a recommandé de rejeter l’initiative pour la durabilité de l’UDC, et ne lui opposera pas de contre-projet. Pour rappel, ce texte exige que des mesures soient prises afin que la population de la Suisse ne dépasse pas le seuil de 10 millions d’habitants d’ici à 2050. Pour le Conseil fédéral, cette initiative qui prône un contrôle strict de l’immigration «menace la prospérité et la sécurité de la Suisse de même que le développement durable de son économie». La remise en question des accords bilatéraux avec l’Union européenne est aussi un gros point de discorde mis en avant par ses opposants, à savoir la gauche, mais aussi les milieux économiques et la droite patronale.

Perte des acquis sociaux
Unia monte au créneau et appelle à rejeter massivement cette initiative. «L’UDC camoufle une attaque massive contre les salaires et les conditions de travail en Suisse, dénonce le syndicat dans un communiqué de presse. Si l'initiative était acceptée, la libre circulation des personnes serait menacée de disparition, les droits des salariés restreints et la protection des salaires affaiblie. Sous prétexte de durabilité, la protection sociale serait démantelée et le dumping salarial encouragé. Il s'agit en réalité d'une initiative ‘anti-protection des salaires’.»

Qu’est-ce que l’initiative prévoit en cas dépassement de la barre des 10 millions d’habitants? «L'initiative déclencherait presque automatiquement des mesures drastiques telles que la résiliation de la libre-circulation des personnes avec l'UE et donc la perte du droit de s'installer librement et de travailler légalement en Suisse.» Mais aussi la suppression des mesures d'accompagnement qui garantissent la protection des salaires et le contrôle des conditions de travail; la réduction massive des droits des travailleuses et des travailleurs sans passeport suisse, «ce qui reviendrait à un nouveau statut de saisonnier», souligne Unia.

La dénonciation d'accords internationaux tels que la Convention européenne des droits de l'homme et la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, qui garantissent des droits de protection fondamentaux pour toutes et tous, est aussi une possibilité. Tout comme, enfin, la limitation du regroupement familial, qui représente une attaque fondamentale contre le droit d'asile.

La porte ouverte au dumping
Pour Unia, l’initiative de l’UDC représente également la menace d’un démantèlement de la protection des salaires. «Si la libre circulation des personnes devait disparaître, cela signifierait aussi la disparition d’importants contrôles des salaires. Aujourd'hui déjà, ces contrôles révèlent de graves infractions: selon les Commissions paritaires, des manquements aux dispositions salariales ont été constatés en 2023 chez 27 % des employeurs suisses et chez 23 % des entreprises détachant du personnel de l'UE. Les contrôles sont donc absolument nécessaires: l'UDC veut les supprimer car les mesures d'accompagnement sont liées à la libre circulation des personnes dans la loi. Les entreprises qui pratiquent le dumping ne devraient alors plus guère craindre de sanctions.»
Pour toutes ces raisons, Unia s’engage contre cette initiative qu’elle juge «radicale» à travers une campagne de sensibilisation intitulée «Baisser les salaires, perdre ses droits?» sur les conséquences drastiques qu’elle pourrait engendrer. «L'UDC tente d'imposer une politique xénophobe en invoquant un faux argument de «durabilité» au détriment des travailleuses et travailleurs en Suisse. Le véritable objectif est de saper la protection des salaires et de faire baisser les salaires.» 

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