Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Le plan social n’est de loin pas à la hauteur»

manif
© Unia Neuchâtel

Le 21 janvier, une quarantaine d'employés ont manifesté devant l'entreprise pharmaceutique à Couvet, dénonçant le refus de la direction d'ouvrir une véritable période de consultation.

La période de consultation a été close unilatéralement par la direction de Sintetica, alors que l’Office de conciliation a été saisi. Unia estime que les licenciements sont abusifs.

Quarante emplois à Couvet et quinze à Mendrisio seront supprimés, comme l’avait annoncé le 8 janvier la société pharmaceutique Sintetica. Celle-ci se targue dans un communiqué d’avoir «ajusté certaines des mesures proposées», «réduisant encore l’impact sur le personnel», alors que le nombre de licenciements a augmenté de 38 à 40 personnes.

La manifestation des employés devant l’entreprise, le 21 janvier, et les demandes d’Unia Neuchâtel de prolonger la période de consultation pour que de véritables négociations puissent être menées n’auront pas été entendues. Car, si la direction estime que «le dialogue entre les partenaires sociaux a marqué les deux dernières semaines de consultation sur le plan de réorganisation de Sintetica SA», elle n’a consulté que le syndicat tessinois OCST (Organizzazione cristiano-sociale ticinese).

Or, à Couvet, Unia Neuchâtel a reçu le mandat d’une septantaine d’employés, sur la centaine que compte le site.

Dialogue social en panne

N’ayant pu ouvrir un quelconque dialogue avec la direction, le syndicat a finalement dû saisir l’Office cantonal de conciliation en matière de conflits collectifs de travail. «Il a contacté les deux parties sans réussir à fixer jusqu’à présent un rendez-vous, faute à l’avocat de la société qui ne s’est pas rendu disponible», déplore Solenn Ochsner, responsable du secteur Industrie d’Unia Neuchâtel, qui a rarement vu une entreprise faire fi, à ce point, du partenariat social. «Le plan social n’est de loin pas à la hauteur», ajoute-t-elle. De son côté, Sintetica écrit l’avoir mis à jour, «renforçant largement les mesures de compensation pour les employés concernés». Reste que le syndicat est prêt à accompagner les démarches des salariés qui voudraient lancer des procédures pour licenciement abusif.

Parallèlement, selon le journal tessinois LaRegione, la situation de l’entreprise soulève beaucoup de questions depuis son rachat par le groupe d’investissement français Ardian en 2019. Plusieurs analystes soupçonnent un rachat à effet de levier (leverage by-out ou LBO), un instrument financier controversé qui profite avant tout aux investisseurs; ceux-ci contractant une dette dont le poids repose sur la société rachetée. 

Par ailleurs, la question d’une nouvelle vente est soulevée. Selon ArcInfo, le Service cantonal de l’économie a pu échanger avec la direction et se tient prêt à «accompagner les futurs projets de l’entreprise et de ses repreneurs éventuels, afin d’assurer l’avenir du site et de ses employés». 

 

Pour aller plus loin

Saint-Gall: Dégradation des conditions de travail à SFS

Le groupe industriel SFS a demandé à une partie de ses collaborateurs de travailler davantage sans compensation salariale et a supprimé cinq jours de vacances

Une mondialisation pas si heureuse

Cadre de travail dans l'industrie.

Une étude du chercheur suisse Aris Martinelli montre que l’organisation mise en place par les multinationales conduit à une dégradation des conditions de travail

Le Canton de Vaud garnit son fonds de soutien à l’industrie

Le Fonds vaudois de soutien à l’industrie avait été proposé par le comité des métallos d’Unia lors d’assises de la place industrielle du canton, mises sur pied face aux menaces sur les emplois.

Devant les incertitudes économiques, 10 millions de francs sont injectés pour soutenir les PME, une mesure saluée par le responsable national de l’industrie d’Unia, Yves Defferrard

Une convergence des luttes indispensable

Des travailleurs de l’industrie et des militants climatiques ont réfléchi à des actions communes. Si la collaboration avec le syndicat n’est pas nouvelle, les deux parties souhaitent la renforcer. Photo: manifestation du 30 septembre dernier à Berne.

Unia Vaud a organisé un échange entre des travailleurs du secteur de l’industrie et des militants de la Grève pour l’avenir. Constructif