Voler en première classe pollue davantage
Les vols en avion en première classe et en business nuisent plus fortement au climat. C’est ce que démontre une nouvelle étude mandatée par Greenpeace sur l’aviation en Europe*. L’analyse porte sur les long-courriers de 24 compagnies aériennes (dont Swiss) depuis 44 pays européens (dont la Suisse). Selon l’ONG, ce transport de luxe représente 36% des émissions nocives pour le climat provenant de l’aviation commerciale, alors qu’il ne concerne que 14 % des voyageurs. Autrement dit, un siège haut de gamme génère jusqu’à cinq fois plus d’émissions de CO2 par passager et par kilomètre que celui en classe économique. Une différence qui s’explique par l’espace plus grand occupé par les passagers fortunés.
«Si une taxation internationale des billets d'avion est indispensable pour réduire la nocivité de l'aviation commerciale pour le climat, celle-ci doit être plus élevée pour les vols en première classe et en classe affaire», conclut Greenpeace. Selon ses calculs, une taxe minimale de 340 euros sur chaque billet européen de première classe, de 220 euros pour la classe affaire et de 75 euros en premium economy rapporterait au moins 3,3 milliards d'euros de recettes par année. Autant d’argent qui pourrait être reversé dans le trafic ferroviaire ou dans des mesures de protection du climat. Cette taxe, selon Greenpeace, serait acceptée par la population. En Suisse, un sondage réalisé en 2022 par l'organisation environnementale actif-trafiC montre que 72% des personnes interrogées étaient en faveur de taxer les billets d'avion.