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Les tromperies de l’initiative UDC «pour la durabilité»

Que propose le parti agrarien?
L’initiative tient sur deux articles complémentaires visant à modifier la Constitution. Labélisée «Pas de Suisse à 10 millions! (initiative pour la durabilité)», la proposition vise à plafonner la population du pays au seuil indiqué dans le postulat, et à fixer par la même occasion les mesures que les autorités fédérales devront appliquer pour atteindre ce but. Si le seuil de 9,5 millions de résidents est atteint avant 2050, le Conseil fédéral devra soumettre impérativement un projet de loi à l’Assemblée fédérale afin d’atteindre le but démographique fixé par l’UDC. Dans un deuxième temps, lorsque le chiffre de 10 millions sera franchi, les instances compétentes appliqueront toutes les mesures à disposition pour ne plus délivrer les autorisations de séjour ou d’établissement, ni de naturalisation aux personnes admises à titre provisoire.

Quels sont ses dangereux éléments de langage?
Le parti d’extrême droite alimente depuis plusieurs décennies le fantasme d’une Suisse évoluant seule, fière, forte et indépendante, au milieu d’une Europe qui serait, elle, en proie au chaos et à un déclin inéluctable. Bien sûr, cette image se heurte à la réalité d’un monde qui ne peut se passer des interactions supranationales, sur les plans économique, politique et légal. L’isolationnisme que prône l’UDC est un élément de langage, un outil démagogique qui se traduit dans ce cas particulier par la dénonciation pure et simple des accords internationaux existants. La mise en œuvre de la proposition constituerait une attaque au droit d’asile, au droit à la famille – le regroupement familiale étant sévèrement restreint – au droit de s’établir et de travailler légalement (libre circulation des personnes). Un autre élément de langue, surprenant et totalement inédit, surgit encore: il est lié à la nécessité de «protéger l’environnement» et à «l’intérêt de la conservation durable des ressources naturelles». Un recours opportuniste à l’écologie et à l’anxiété que cette question suscite aujourd’hui, par un parti qui n’a jamais soutenu les propositions législatives allant dans ce sens, à l’échelle nationale et locale.

En quoi l’initiative attaque-t-elle le monde du travail?
Avec la résiliation de la libre circulation, c’est tout un pan du droit du travail qui tomberait à l’eau. Les mesures d’accompagnement qui assurent la protection des salaires et des conditions de travail ne seraient plus opérationnelles. Les travailleuses et les travailleurs qui n’ont pas la nationalité suisse seraient soumis à des formes de discriminations qui existaient par le passé. Un nouveau statut de saisonnier s’imposerait, qui assimilerait les migrants à des bras et à des forces productives à exploiter, plutôt qu’à des personnes à accueillir dignement et à intégrer. 

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