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La Suisse s’empare enfin de la lutte contre les violences de genre

Une campagne nationale inédite a été lancée par le Conseil fédéral sur cinq ans. Pour Unia et les collectifs féministes, la démarche est à saluer, mais les moyens alloués sont trop modestes.

Le 11 novembre, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a lancé la toute première campagne nationale de prévention contre les violences domestiques, sexuelles et de genre. En neuf langues et étalée sur cinq ans, avec un budget alloué de 1,5 million de francs par année, la campagne aura pour objectif de lever les tabous autour de ces violences et d’encourager les victimes à parler. «On doit leur dire qu’elles ne sont pas seules, explique la conseillère fédérale à la RTS. C’est un problème de société, pas une responsabilité individuelle. Elles ne doivent plus avoir peur de demander de l’aide.»

Alors que les violences domestiques ont augmenté de 6% entre 2023 et 2024, et que 70% des quelque 21000 infractions repérées visaient des femmes, cette campagne relève de l’urgence. Baptisé «L’égalité contre la violence», le projet, élaboré sur mandat du Parlement par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, en collaboration avec une alliance regroupant Confédération, cantons, communes et organisations de la société civile, se déclinera en trois étapes. D’abord, l’assistance aux victimes, puis, la sensibilisation et la prévention de l’entourage et, enfin, la prise en charge des auteurs. «Une société plus égalitaire sera davantage en mesure d’éviter que le pouvoir et la domination s’installent et donc de lutter contre la violence», a déclaré Elisabeth Baume-Schneider sur les ondes.

Un site internet* regroupe toutes les informations, conseils et offres de soutien adaptées à chaque situation. Dès mai 2026, le numéro national d’aide aux victimes 142 sera opérationnel en continu. Enfin, la campagne s’invitera dans le domaine public, à travers les espaces d’affichage et les réseaux sociaux.

Il était temps!
Du côté des collectifs féministes et des syndicats, on salue la prise de conscience – bien que tardive – mais on regrette le manque de moyens. «Cette campagne est exigée par la signature de la Convention d’Istanbul, souligne Aude Spang, secrétaire à l’égalité chez Unia. Un million et demi de francs par an, c’est peu pour une campagne nationale, qui consiste surtout à de la communication. Les campagnes régionales seront essentielles dans ce processus, car elles feront la différence sur le terrain.» 

* Lien vers le site internet de la campagne: sans-violence.ch/

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