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Un syndicat fort et uni

Congrès d'Unia.
© Thierry Porchet

Quelques 400 personnes, délégués et invités, participent au 5e congrès d’Unia.

Lors du Congrès du syndicat qui vient de se clôturer, les lignes directrices des prochaines années ont été adoptées. Retour sur les temps forts et les enjeux.

Le 5e Congrès d'Unia s'est tenu du 23 au 25 octobre derniers, à Brigue, en présence de 400 délégués et invités. Trois jours de discussions et de débats intenses, lors desquels les jalons de la stratégie du syndicat pour les quatre années à venir ont été posés. Elections au comité directeur et au comité central, résolutions, textes d'orientation: tout y est passé! Unia fêtant ses 20 ans, les perspectives pour les deux prochaines décennies ont aussi été dessinées. 
La Simplonhalle a également reçu des invités de marque, à commencer par le président de l'Union syndicale suisse, Pierre-Yves Maillard, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, et la syndicaliste pakistanaise Zehra Khan.

Lutter encore plus fort
Le Congrès a été ouvert par la présidente d'Unia, Vania Alleva. «Depuis 20 ans, Unia s'est imposé comme un syndicat fort et uni. La montée de l'extrême droite populiste, ici et ailleurs, porte atteinte aux droits fondamentaux, aux droits des femmes et à ceux des minorités. Au final, ce sont les droits de tous qui sont menacés. A ces attaques, il ne faut pas réagir par la peur et la résignation, mais renforcer notre engagement en faveur de la justice sociale et de la solidarité.» 
Doris Schmidhalter, présidente de la région Valais, a ensuite souhaité la bienvenue aux délégués, rappelant que Brigue était le berceau de la gauche syndicale et politique valaisanne. Elle a également cité le tunnel du Simplon, énorme ouvrage réalisé par des travailleurs italiens qui ont lutté pour leurs conditions de travail et leurs droits notamment lors de mouvements de grève. Elle a aussi évoqué les 60 ans de la tragédie de Mattmark, raison pour laquelle le Congrès a élu domicile à Brigue. «Depuis, beaucoup d'avancées ont été obtenues, mais nous devons rester combatifs, appelle la militante de 67 ans. Nous sommes aussi une région qui accueille 2500 travailleurs frontaliers chaque jour, nous devons lutter contre les droits de douane et contre l'initiative de l'UDC.»

Succès valaisans
Le conseiller d'Etat valaisan Mathias Reynard n'ayant pas pu venir en personne, il a laissé un message vidéo à l'assemblée pour rappeler les progrès obtenus dans son canton grâce à Unia. Il a évoqué le contrat-type de travail pour les remontées mécaniques ainsi qu'une CCT dans les soins à longue durée, l'augmentation des allocations familiales et d'autres aides pour les plus précaires. 
«Nous avons par ailleurs mis en place un projet unique en Suisse, le e-badge, qui permet de lutter efficacement contre le travail au noir et illégal dans les secteurs de la construction et de l'artisanat, a félicité l'élu. Sans oublier que nous sommes un canton pilote en matière d'égalité salariale avec la mise en place de contrôles notamment dans les entreprises exécutant des mandats publics. Toutes ces avancées, on les doit à vous tous.»

Victoires importantes 
Avant de se tourner vers l'avenir, le Congrès a pris le temps de revenir sur les quatre dernières années et le travail accompli. Vania Alleva, présidente d'Unia, les a qualifiées d'émouvantes et mouvementées. On se souviendra des luttes chez Smood, Micarna, Vetropack, Stahl Gerlafingen ou encore Swiss Steel. Sans oublier les victoires dans les branches, les nouveaux acquis dans les CCT et les mobilisations, autant dans la construction, la grève féministe, la Grève pour le climat ou encore les soins.
«Grâce à l'engagement sans faille de chacun, nous avons atteint la plupart de nos objectifs, sauf en termes d'effectifs», s'est exprimé Vania Alleva, qui a rappelé un contexte difficile pour Unia, entre le Covid, les tensions internationales, la perte de pouvoir d'achat et les attaques frontales contre le syndicat.
«Nous avons pu réagir lors de la pandémie et protéger les travailleurs grâce à des mesures sociales fortes. Nous avons réussi à repousser les attaques sur le temps de travail et à empêcher l'allongement des ouvertures des magasins. Il nous a hélas manqué 32000 voix pour empêcher la hausse de l'âge de la retraite des femmes, mais avons obtenu une victoire historique avec la 13e rente AVS.»
L'objectif de renforcer la présence syndicale dans les entreprises et sur le terrain reste entier, afin de pouvoir recruter davantage de membres. «Ensemble, nous allons nous améliorer!»

«Uniti siamo forti»
Entre deux votes, des militants ont partagé leur expérience de luttes, notamment à FoxTown, un centre commercial tessinois où les quelque 1000 employés ont obtenu une meilleure CCT grâce à leur détermination et au soutien d'Unia.
François Zurcher, boucher chez Micarna, a également remercié le syndicat de les avoir accompagnés après que leurs partenaires sociaux les ont lâchés. «Ça a été très dur, mais oui, on peut se battre et obtenir des améliorations de nos conditions de travail, même face au groupe Migros.»

Unia bouge pour la justice sociale
Le premier jour du congrès, les délégués ont défilé en masse dans les rues de Brigue, bravant la pluie. Dans la bonne humeur et la camaraderie, ils ont déployé un énorme drapeau Unia et se sont tous affairés à l'agiter au son de la musique. «La manifestation est le langage d'Unia, il était donc important de former ce cortège et de montrer que le syndicat bouge pour plus de justice sociale, a expliqué Natalie Imboden, responsable de la communication. Unia est là, Unia est fort et ensemble nous faisons bouger les lignes vers un avenir meilleur.» 

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