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Les maçons fribourgeois votent la grève

Personnes assises
©DR

Légende: Les maçons fribourgeois réunis le 26 septembre en assemblée, votent la grève à l’unanimité.

Face aux prétentions irréalistes du patronat, les ouvriers de la branche réunis en assemblée ont décidé de croiser les bras les 3 et 4 novembre.

Partout en Suisse, le secteur de la construction est en ébullition, depuis que les négociations qui doivent permettre le renouvellement de la Convention nationale ont dévoilé de grandes divergences de vue entre patronat et syndicats. A Fribourg, le fossé qui sépare les deux parties a provoqué une première décision, très importante, à l’échelle locale. Réunis le 26 septembre en assemblée générale intersyndicale – Unia et Syna avancent d’une seule voix – les maçons ont voté à l’unanimité la grève, qui sera effective le 3 et le 4 novembre prochains. Cette position ferme et déterminée rejoint celle qui s’exprime progressivement sur les chantiers, où plus de 250 collègues ont déjà voté pour cette proposition. La récolte des avis sur les lieux de travail se poursuivra les prochains jours dans le but de renforcer le front des salariés. Il faut dire que la position défendue par la Société suisse des entrepreneurs (SSE) semble inconciliable avec les acquis existants dans la branche, outre à s’opposer à l’amélioration des points précis de l’accord.

«Les maçons ont été scandalisés en découvrant les propositions de la SSE. Même des patrons trouvent ces revendications absurdes», souligne Yannick Ferrari, membre de la direction régionale d’Unia Fribourg. La faitière patronale exige une flexibilisation du temps de travail, pouvant s’étendre désormais jusqu’à 50 heures par semaine. Elle entend aussi imposer un quota d’heures supplémentaires allant jusqu’à 250 heures, auxquelles s’ajoutent 150 heures négatives, pour un pot global de 400 heures. Dans une branche marquée par les accidents, l’usure physique et les pressions de toute sorte, ces prétentions sont considérées comme déconnectées de la réalité.

Revendications légitimes
La construction est depuis plusieurs années en déficit de main d’œuvre. De nombreux ouvriers abandonnent la profession avant l’âge de la retraite et un taux inquiétant d’apprentis quitte le cursus de formation avant sa fin. Une évidence est sous les yeux de tout le monde: l’attractivité du métier est en berne. C’est pourquoi la catégorie met sur la table des revendications visant à redorer les conditions et l’image du métier. Pour cela, il faudra de journées de 8 heures, qui laisseraient du temps pour se consacrer à la vie privée. Les maçons exigent que la pause du matin soit payée et que les déplacements sur les chantiers soient comptés comme temps travaillé dès la première minute. Une meilleure planification permettra par ailleurs de réduire le stress et le nombre d’accidents. 

Il y a un signe qui ne trompe pas quant à l’inadéquation des propositions défendues par la SSE: la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs (FFE) a dit son désaccord face à la ligne intransigeante de la faitière nationale. De leur côté, Unia et Syna rappellent dans leur communiqué que, faute d’accord au soir du 28 octobre prochain – date du dernier round de négociations –,  il faudra prévoir un vide conventionnel de la CN et de la CCT fribourgeoise dès le premier janvier 2026. Scénario que refuse catégoriquement un maçon présent à l’assemblée générale: «S’ils veulent nous écraser comme ça, nous répondrons par la grève. Je me suis battu pour cette convention et je n’ai pas envie de la voir partir en poussière comme ils le proposent!»

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