Le Conseil national sacrifie les veuves et les enfants
Pour l'Union syndicale suisse, l’augmentation des rentes pour couples mariés ne doit en aucun cas se faire sur le dos des veuves et des enfants.
La Chambre basse a décidé de supprimer les rentes pour enfants et de réduire les prestations pour les veuves, au profit des couples mariés. Une décision irresponsable, dénonce L'Union syndicale suisse.
Cela s'appelle déshabiller Pierre pour habiller Paul. Le mercredi 24 septembre, le Conseil national a décidé, à une très courte majorité, de supprimer les rentes pour enfants de retraités et de réduire les droits des veuves, et en parallèle, d’abolir le plafonnement des nouvelles rentes pour les couples mariés. L'Union syndicale suisse (USS) déplore une décision injuste et irresponsable, qui ne fera qu'alourdir le déficit de l'AVS. Pour la faîtière, l’augmentation des rentes pour couples mariés ne doit en aucun cas se faire sur le dos des veuves et des enfants.
«Ces choix détériorent massivement les prestations des femmes et des enfants au profit de couples mariés à hauts revenus», écrit l'USS dans un communiqué. En plus de juger cela inéquitable, elle ajoute que c'est injustifiable, puisque ça engendrera des coûts supplémentaires d’environ un milliard de francs pour l’AVS, sans qu'aucun financement supplémentaire ne soit prévu. Les syndicats voient là une nouvelle manœuvre pour plomber les comptes de l'AVS et pouvoir ensuite justifier un relèvement de l'âge de la retraite, une idée fixe de la majorité bourgeoise du Parlement.
«Ces décisions soulignent le fait que la commission n'a tiré aucune leçon de ses erreurs passées, ni des résultats nets des votations populaires de l'an dernier», dénonce l'USS, en référence aux votations du 3 mars 2024, où la population a approuvé à 58% le versement d’une 13e rente AVS et rejeté à près de 75% le relèvement de l’âge de la retraite. «Elle refuse d'assumer la responsabilité d'un projet susceptible de réunir une majorité.» L’USS espère que le Conseil des États de corriger le tir.
Le projet de loi français qui prévoyait de revoir les indemnités de chômage des frontaliers à la baisse a été partiellement abandonné. Aux côtés de la CGT, les syndicats des pays voisins, dont Unia, s’en réjouissent et restent mobilisés.
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