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«Etre syndiqué fait partie de mon ADN»

Jean-Daniel Jimenez assis à une table.
© Olivier Vogelsang

C’est sa mère, engagée pour de nombreuses causes, qui a transmis à Jean-Daniel Jimenez le gène du militantisme.

Pause Café avec Jean-Daniel Jimenez

Dans la galaxie des membres d’Unia, il se qualifie lui-même de «mouton à cinq pattes». Car, Jean-Daniel Jimenez, bien que fidèle à l’organisation interprofessionnelle, est actif dans un secteur qui n’est pas couvert par celle-ci: la fonction publique. «Ce qui compte, c’est que je sois affilié à un syndicat, peu importe lequel, car ils travaillent ensemble.»  Maître d'enseignement à la Haute école de travail social de Genève (HETS), ce grand type de 61 ans à la voix douce est très engagé dans la défense des intérêts de sa corporation, malgré son profil syndical atypique. Notamment au travers des associations professionnelles et du comité de la Caisse de pension de l’Etat de Genève, où il vient d’achever son troisième et dernier mandat, et dont il a même été le président.

«Je suis syndiqué depuis mes 15 ans, confie-t-il. Cela fait partie de mon ADN.» C’est sa mère, très engagée pour toutes sortes de causes, qui lui a transmis le gène du militantisme. Leur appartement de la Cité d’Onex, l’un des premiers ensembles HLM dans la Suisse d’après-guerre, était devenu un point de convergence des jeunes du quartier. «A l’époque, il n’y avait pas grand-chose à faire à Onex, alors j’amenais beaucoup de copains et de copines à la maison. Il y avait une cinquantaine d’adolescents qui fréquentaient l’appartement. C’est devenu l’Association du 6e

Mais les pétarades des boguets parqués au pied de l’immeuble ne sont pas du goût de tout le monde. «On voulait nous expulser, alors ma mère nous a conseillé de faire une pétition. Finalement, nous avons pu rester.» Cela a même contribué à la naissance de la Maison onésienne, une maison de quartier qui existe toujours aujourd’hui. «Les gens ont pris conscience qu’il n’y avait rien pour les jeunes dans le quartier.»

Jean-Daniel Jimenez ne s’en cache pas, il n’était pas très scolaire. «J’ai fini ma scolarité obligatoire sans être promu. Du coup, on ne voulait de moi nulle part, même pas à l’Ecole de culture générale (ECG).» Seuls les PTT – ancien nom de la Poste – lui donnent sa chance, en l’engageant comme apprenti facteur. «J’y suis resté sept ans, mais ça n’a pas été une expérience formidable.» Il y fait toutefois ses premières armes syndicales, puis il entre à l’Institut d’études sociales (devenu par la suite la HETS), en temps qu’étudiant en emploi à l’Hospice général. Il obtient son brevet fédéral, avant de décrocher un master en politique sociale.

Partisan du dialogue et du consensus

A l’Hospice, il devient assez vite membre de la commission du personnel, qu’il finira par présider, ce qui lui donnera l’occasion de mener une grève. Aujourd’hui, il se dit plus partisan du dialogue et du consensus que des prises de positions radicales. «Je ne crois pas au grand soir, avoue-t-il. Peut-être que j’ai vieilli.» 

Néanmoins, il considère son métier comme une forme d’engagement social. «Cela peut créer des tensions avec mes collègues chercheurs, mais pour moi, il est difficile d’être purement objectif en parlant de politique sociale.» Un credo que ce jeune grand-père tente de transmettre à ses étudiants: «Il s’agit de poser des jalons leur permettant de comprendre le monde dans lequel on vit. Je suis convaincu qu’on ne peut pas faire de travail social si on n’a pas de base politique, si on ignore comment les institutions fonctionnent.»

Après être passé par d’autres syndicats, que des désaccords ou des déceptions le feront quitter, puis fait une «pause syndicale» de plusieurs années, il adhère à Unia, dont des proches à lui sont membres de longue date, à l’instar de Jocelyne Haller, ex-députée de Solidarités. Un parti où il a lui-même milité, se présentant d’ailleurs deux fois aux élections cantonales, sans succès.

Plus jeune, Jean-Daniel Jimenez, passionné de photo, se rêvait grand reporter. Mais il n’a aucun regret, étant plutôt fier de son parcours, qui prouve qu'on peut réussir même en partant de peu.

Une vidéo de Olivier Vogelsang.

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