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Un chantier toujours aussi indigne

photo chantier
© Unia Fribourg

Pour Unia Fribourg, le chaos devant le chantier démontre le stress vécu par les travailleurs qui n'ont même plus le temps de ranger.

Unia Fribourg dénonce, une fois de plus, les mauvaises conditions de travail au Marly Innovation Center (MIC).

«Pas de vestiaires, pas de douches, pas de locaux de pause dignes et séparés: les conditions de vie sur ce chantier sont indéfendables. La direction des travaux elle-même admet son impuissance face aux entreprises, incapables d’imposer des standards élémentaires. Ce n’est plus de l’incompétence, c’est une démission morale.» Unia Fribourg, dans un communiqué, tance les conditions de travail sur le chantier du Marly Innovation Center (MIC). 

Déjà en février, le syndicat avait dénoncé le manque de toilettes et d’hygiène, une situation en écho à la campagne nationale pour des chantiers dignes dans l’artisanat menée par Unia. Si huit toilettes ont été ajoutées depuis, leur nettoyage est encore insuffisant. «Par ailleurs, il manque toujours un vestiaire et un local fermé pour mettre à l’abri les affaires personnelles des travailleurs», précise Yannick Ferrari, membre de la direction régionale d’Unia Fribourg. Mais ce qui inquiète surtout le secrétaire syndical, c’est la pression des délais renforcée par le manque de personnel. «Les délais sont irréalistes, la cadence impossible. On remarque que les travailleurs font des erreurs grossières, liées à cette pression. Ils n’ont même plus le temps de ranger. C’est le chaos devant le chantier (photo ci-contre, ndlr), ce qui est typique des situations de stress. Avec pour conséquence, un risque d’accidents accru. Les mesures de protection des yeux et des oreilles ne sont, en plus, pas toujours respectées…» Yannick Ferrari mentionne également qu’au vu du retard dans les travaux, une soixantaine d’Italiens ont été engagés. «Une centaine était attendue. Cela signifie qu’ils vont devoir mettre les bouchées doubles.» 

Quid des responsabilités

Unia critique également le manque de contrôle du Service public de l’emploi (SPE). Quant à l’intervention de la Suva, à la suite de la dénonciation des conditions de travail en début d’année, il l’estime «d’une inquiétante légèreté». «Aucun suivi rigoureux, peu d’inspections réelles sur site et un rapport largement incomplet, selon les observations du personnel, indique le syndicat. Les risques persistent, les pratiques dangereuses aussi.» 

Unia Fribourg pointe particulièrement du doigt l’entreprise Baiutti. «Elle ignore les signaux d’alerte, impose des cadences intenables et refuse de garantir les conditions minimales de sécurité, d’hygiène et de respect.»

S’ajoutent à cela des cas de travail non déclarés et un manque d’infrastructures pour les travailleuses. Le syndicat conclut: «Le chantier du MIC est en train de devenir un symbole de laisser-faire. Il est temps d’y remettre de l’ordre, du respect et, surtout, des droits humains fondamentaux… Nous appelons le SPE, la SUVA, le maître d’ouvrage et toutes les entreprises concernées à une réaction immédiate.» 

Il semble avoir été entendu, puisqu’à La Télé, Le SPE souligne avoir programmé un contrôle prochainement. Quant à l’entreprise Baiutti, elle se dit surprise, mais affirme qu’elle vérifiera les différents manquements révélés par Unia. La Suva, elle, explique avoir demandé des corrections après chaque contrôle. Elle estime que la sécurité du chantier repose sur les entreprises et sur les employés qui doivent signaler tous les manquements et dire «stop» en cas de danger. 

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