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Fin de la grève chez Samvaz : «La proposition de la direction est insultante»

Grévistes Samvaz.
© Olivier Vogelsang

Les grévistes de Samvaz ont refusé la dernière proposition de la direction, sollicitant désormais la médiation de l’Office de conciliation de l’Etat. Une intervention qui met fin aux mesures de luttes.

La direction de Samvaz a refusé toute amélioration du plan social réclamé par le personnel. Unia confirme saisir l’office de conciliation, entraînant de facto l’arrêt de la grève.

Espoir d’un dialogue définitivement douché pour les grévistes du département bois de Samvaz, à Châtel-St-Denis. Au terme de longs jours d’attente, ils ont enfin reçu ce 25 juillet une réponse à leur proposition de plan social. La direction a refusé toute amélioration. Elle n’est entrée en matière sur aucune indemnité, aucune rente-pont pour les personnes au seuil de la retraite, ni aucune aide à la recherche d’emploi. «Elle a seulement accepté de libérer les employés de l’obligation de travailler. Rien de plus. Une proposition insultante rejetée par le personnel», s'indigne Yannick Ferrari, membre de la direction régionale d’Unia Fribourg. «C’est une attitude scandaleuse. Un mépris des travailleuses et des travailleurs. Cette issue est la preuve factuelle que l’entreprise n’a jamais souhaité ouvrir de négociation.» Avant que ne tombe la décision finale, le syndicaliste note encore que les employés avaient pourtant accepté de revoir leurs revendications à la baisse.

Espoir  dans la médiation
«Nous avions fait d’importantes concessions et ne demandions plus que 1000 francs d’indemnité par année d’ancienneté et la libération de travailler. Un plan social de l’ordre alors de 300 000 à 350 000 francs contre les deux millions de francs réclamés au préalable. Si Samvaz avait accepté, nous aurions évité la conciliation. L’entreprise n’a pas su saisir cette occasion.» La société a pour sa part, précise Unia dans un communiqué de presse, fait une proposition se chiffrant à 160 000 francs. «C’est le même montant qu’elle aurait déboursé pour fermer l’usine, tel que prévu initialement. L’entreprise a donc calculé au centime près sa proposition afin de ne pas perdre d’argent et optimiser la fermeture de son usine.». Quoi qu’il en soit, la dernière chance de parvenir à une résolution du différend entre les deux parties n’ayant pas abouti, Unia confirme l’entrée en jeu de l’Office de conciliation en matière de conflits collectifs de travail (OCCT). Contacté deux jours plus tôt, ce dernier avait laissé jusqu’à ce vendredi midi la possibilité d’essayer de trouver un accord. Son intervention implique désormais l’abandon des mesures de luttes, en d’autres termes la fin de la grève qui aura duré 11 jours au total. «Après des tentatives répétées de dialoguer, les grévistes sont aujourd’hui convaincus que l’OCCT est le meilleur moyen d’arriver à une issue positive et de voir leur dignité respectée», affirme encore le syndicat, s’engageant à accompagner une délégation de travailleurs durant toute la procédure pour garantir le respect de leurs droits «et obtenir un plan social à la hauteur de leur investissement de longue date pour la prospérité de l’entreprise».

Solidarité au quotidien
«Si la grève n’a pas permis à ce stade d’avancées, elle n’aura pas été vaine pour autant», estime par ailleurs Nicolas Marty, membre du comité régional d’Unia Fribourg, venu soutenir le personnel en lutte. «Elle a permis aux employés de défendre leur dignité. Ce n’est pas seulement le résultat immédiat qui compte, mais le chemin parcouru. Les salariés n’ont pas cédé. Ils se sont battus jusqu’au bout. On verra désormais ce que donnera la conciliation.» La solidarité chevillée au corps, le militant est passé tous les jours épauler les grévistes. Il a aussi été à leur côté les vendredis après-midi, ayant congé. «On n’est pas au syndicat seulement par beau temps, mais aussi quand il pleut, pour prêter notre parapluie», image l’homme œuvrant dans la construction métallique. «J’habite dans un village voisin. Il n’était pas question de passer par Châtel-St-Denis sans m’arrêter en rentrant du boulot si je voulais continuer à me regarder en face. J’ai moi aussi connu des périodes difficiles.» Nicolas Marty confie encore être choqué par «le mépris» de la direction. «Elle a joué la montre, faisant mine d’ouvrir la discussion. Ce n’est pas du tout correct.»

Rappelons que Samvaz fermera son département bois le 30 septembre, licenciant l’ensemble de ses 33 collaborateurs. Ces derniers avaient débrayé le 25 juin, luttant pour un plan social. Une première proposition illégale de la direction les avait conduits à entamer une grève le 11 juillet. «Durant ces deux semaines, aucun dialogue n’a pu être établi et aucune négociation n’a eu lieu faute de volonté de la partie patronale», rappelle Unia.

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