Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Victoire pour le site métallurgique de Gerlafingen

Ouvriers le poing levé
©Manu Friederich

Des ouvriers de Stahl Gerlafingen lors de la mobilisation de novembre 2024 qui visait à sauver le site et les emplois de l’aciérie.

Le canton de Soleure a voté une contribution de 4,6 millions de francs, condition pour débloquer l’aide de la Confédération de 9,2 millions. La production et les emplois sont préservés.

C’était une décision très attendue, dont dépendait l’avenir des travailleuses et travailleurs de Stahl Gerlafingen. Après des mois d’attente, elle est enfin tombée et elle promet de belles perspectives pour le site industriel. Le Grand Conseil de Soleure a voté, par 64 voix pour, 24 contre et 13 absentions, une importante contribution financière, en allouant une aide de 4,6 millions. Le déblocage de ce montant permet d’ouvrir automatiquement la voie à celui promit par la Confédération en décembre 2024. Cette autre aide avait été obtenue après des mois de lutte des salariés, mais son versement avait été conditionné à l’intervention favorable du Canton. C’est désormais chose faite. Ainsi, les 9,2 millions votés par le Parlement fédéral tomberont eux aussi dans les caisses de l’aciérie, et porteront à 13,8 millions de francs le total des interventions publiques. Le plan de financement s’étalera pour l’année en cours et jusqu’en 2028.

Objectif zéro émission
Le tournant positif du dossier réjouit particulièrement Unia, qui s’était activé à l’automne 2024 pour sauver le site et les 120 emplois menacés. Responsable de la branche industrie MEM, Matteo Pronzini salue le vote du canton de Soleure et la fin d’un parcours compliqué mais exemplaire. «Le mouvement syndical peut être orgueilleux et fier d’avoir réussi à lancer un processus vertueux, en interagissant avec les élus à Berne, et en particulier avec le parlementaire d’alors Roger Nordmann. Cette collaboration étroite a permis le vote d’une loi spécifique comportant un accord temporaire et des clauses restrictives. L’employeur s’est engagé à garder son site de production et à préserver les presque 500 emplois; il renonce également à la distribution de dividendes durant les quatre années à venir. En dernier lieu, Gerlafingen emprunte la voie de la décarbonisation, avec des investissements spécifiques.» 

Le site contribue ainsi à atteindre l’objectif fixé par la loi de zéro émission nette, en privilégiant les circuits courts. Dans son communiqué daté du 4 novembre, Unia rappelle que la «Conférence de coordination des services de la construction et des immeubles des maîtres d’ouvrage publics (KBOB) recommande d’utiliser pour tous les appels d’offres de l’acier d’armature fabriqué à partir de ferraille recyclée, comme celui produit à Gerlafingen.» De manière générale, Matteo Pronzini salue l’architecture irréprochable de l’accord validé par les élus soleurois: «C’est un élément crucial dans notre stratégie en matière de politique industrielle. Il découle de la réflexion et de l’élan qui a suivi la campagne de 2024 pour sauver Vetropack, qui n’a malheureusement pas donné les mêmes résultats.»  

Mais qu’en sera-t-il de l’aciérie après 2028, alors qu’elle ne bénéficiera plus de la manne cantonale et fédérale? Faudra-t-il craindre pour sa pérennité passée cette échéance? Pour le syndicaliste, il n’y a pas de quoi être inquiets: «La direction a présenté un plan qui prévoit une autonomie financière au-delà de 2028. Les chiffres noirs seront donc atteints dans les quatre ans.» 

Pour aller plus loin

«C’est brutal, on veut travailler et on vous claque la porte»

Ouvrière de l’horlogerie, Kana* témoigne des difficultés à trouver un emploi après 50 ans, même dans une période de pénurie de main-d’œuvre

Les licenciements continuent chez Alstom

Site d'Alstom à Villeneuve.

Un an après l’annonce de la restructuration d’Alstom à Villeneuve, l’avenir du site est encore incertain et les suppressions de postes toujours en cours. Les syndicats appellent à agir

Unia et Syna s’accordent sur des revendications communes pour la CCT MEM

Travailleur de l'industrie MEM.

Les deux syndicats unissent leurs forces alors que s’apprêtent à s’ouvrir les négociations pour le renouvellement de la Convention collective de l’industrie des machines

«Syngenta humilie son personnel»

Site de Syngenta à Monthey

Alors que le site de Monthey de Syngenta bat des records de production, la direction refuse la pleine compensation du coût de la vie à ses employés. Réaction outrée d’Unia qui n’exclut pas des mesures de luttes