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Une apprentie dénonce le sexisme et le mépris sur un chantier genevois

Ouvrière tenant un outil
©Olivier Vogelsang

L’apprentie dénonce l’absence de vestiaire réservé aux femmes et des toilettes aux portes cassées (photo d’illustration).

L’électricienne en formation pointe l’absence du droit à l’intimité dans le vestiaire et les lieux d’aisance. L’entreprise générale discutera le cas avec Unia.

Il ne fait pas toujours bon d’être ouvrière sur un grand chantier. Dans un environnement dominé par la gent masculine, les dérapages et les dysfonctionnements de toutes sortes sont légion, surtout en matière d’égalité de traitement envers les femmes. C’est ce dont a fait l’expérience une apprentie électricienne. Travaillant sur un grand chantier d’une banque à Genève, dans le quartier des Acacias, l’employée dénonce aujourd’hui un contexte professionnel indigne par rapport à celui que connaissent ses collègues masculins. Ses doléances, relayées par Unia auprès de l’entreprise générale, portent sur plusieurs aspects concernant le respect de l’intimité des personnes. Ainsi, aucun espace n’a été réservé aux femmes dans le vestiaire où elle est amenée à se changer, celui-ci étant dans les faits une sorte d’open space. Par ailleurs, les lieux d’aisance ne disposent pas de portes avec un système de fermeture efficace, puisque cassé. «Des hommes entrent pendant qu’on y est», dénonce l’apprentie. 
Les plaintes se sont succédé auprès de l’entreprise responsable des installations mais celle-ci n’a jamais pris la peine de répondre. Unia, qui s’est emparé de ce cas plus que fâcheux, réclame désormais la mise en œuvre de trois mesures, dans un chantier commandité par une entité bancaire qui ne manque pas de moyens: la réparation immédiate des sanitaires endommagés, l’installation de vestiaires et de toilettes séparés et sécurisés pour les femmes et, enfin, l’organisation d’une formation obligatoire contre le sexisme. Des cours destinés au personnel des entreprises intervenant sur le chantier. «Le sexisme des différents acteurs n’est pas une simple négligence, c’est le fonctionnement d’un système. Et nous le combattrons», note le syndicat dans son communiqué. 
Cette ferme prise de position a eu un effet positif. José Sebastiao, responsable des secteurs de la construction et de l’artisanat d’Unia Genève indique que «l’entreprise générale du chantier nous a rapidement contactés. Elle souhaite fixer au plus vite un rendez-vous pour apporter des solutions aux dysfonctionnements pointés par l’apprentie. Le signe que ça valait la peine de taper du poing sur la table.» 

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