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Un forum pour la justice sociale et climatique

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© Neil Labrador/Archives

Stop-Pillage rappelle «que le confort de quelques-uns ne peut pas continuer à être bâti sur la destruction des autres». Photo: contre-forum des matières premières mars 2018, Lausanne.

En mars, la coalition Stop-Pillage organise un contre-sommet, avant le grand raout des négociants en matières premières à Lausanne.

Dénoncer la captation des richesses du Sud par le Nord, ainsi que ses conséquences humaines et environnementales désastreuses. C’est le but du forum qui aura lieu du 14 au 16 mars à Lausanne, organisé par la coalition Stop-Pillage*. Descendante du Collectif contre la spéculation sur les matières premières créé en 2012, la coalition s’érige ainsi «contre l’extractivisme et l’impérialisme mortifère». Face à elle, quelque 450 négociants et financiers du secteur des matières premières se réuniront à l’Hôtel Beau-Rivage à Lausanne, une dizaine de jours plus tard, à l’invitation du Financial Times

Depuis une douzaine d’années, le FT Commodities Global Summit rassemble des dirigeants de sociétés de négoce, de métaux, de produits agricoles, de minerais ou encore de pétrole, telles que Trafigura, Gunvor, Glencore, Vitol, Cargill... Autant de multinationales régulièrement dénoncées pour leurs violations des droits humains et environnementaux.

La Suisse, plateforme tournante

Stop-Pillage rappelle ainsi simplement «que le confort de quelques-uns ne peut pas continuer à être bâti sur la destruction des autres»: «Du téléphone à la brosse à dents électrique, en passant par les vélos et des produits du quotidien comme le café ou le sucre, une grande partie de ce que nous consommons provient de matières premières issues du Sud Global. Ces ressources sont extraites ou cultivées dans des conditions inhumaines, alimentant des chaînes d’approvisionnement qui appauvrissent les populations locales tout en détruisant leurs écosystèmes.» La coalition dénonce aussi l’impact de la transition énergétique dite «verte», qui exige toujours plus de ressources. L’extraction du lithium, indispensable aux batteries des voitures électriques, nécessite des quantités d’eau astronomiques, détruit des écosystèmes et menace des populations déjà frappées par la sécheresse. 

Stop-Pillage s’insurge également contre «la complicité active des autorités suisses qui offrent aux multinationales un paradis fiscal, une faible régulation et une opacité propice à l’exploitation». Ses revendications: la fin de l’extractivisme, symbole du capitalisme racial; le démantèlement des géants suisses du trading et du paradis fiscal helvétique; la reconnaissance du droit des peuples à disposer de leurs ressources; et un modèle économique fondé sur la justice sociale et climatique. 

*Les organisations membres de Stop-Pillage: Attac Suisse, CETIM, Collectif Sud Global, Ensemble à Gauche (Solidarité & Ecologie, solidaritéS Vaud, Décroissance alternative), Comité pour l’annulation des dettes illégitimes (CADTM), Debt for Climate Switzerland.

Avec le soutien des Jeunes POP, du Collectif Afro-Swiss, de Contre-Attaque et Autonomie, du Collectif Kiboko, d’E-Changer, de Grondement des terres, du POP Lausanne.

Plus d’informations: https://stop-pillage.ch


« Tropical Utopia »

Pour soutenir l’organisation du contre-sommet, Solidarité & Ecologie organise la projection de Tropical Utopia, de João Amorim, vendredi 28 février, à 18h30, à Sport 5 à Yverdon-les-Bains (av. des Sports 5). Ce documentaire, au travers des regards de Noam Chomsky et de l’ancien ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, plonge dans la corruption et la manipulation médiatique visant à discréditer le rêve d'une Amérique latine plus juste et pluraliste.

Un contre-sommet pour un autre monde

Pendant trois jours, de nombreuses conférences et ateliers seront au programme du forum organisé par Stop-Pillage, au centre socioculturel Pôle Sud à Lausanne (av. Jean-Jacques Mercier 3). 

Le vendredi 14 mars à 20h, deux historiens, Sandra Bott et Bernhard Schär, introduiront la rencontre avec une présentation intitulée «Connaître son passé: la Suisse, le colonialisme et l’impérialisme».
Le samedi 15 mars dès 10h, «La Suisse, paradis des traders» sera le thème présenté par l’historien et militant de gauche Sébastien Guex et l’enquêteur à Public Eye Adrià Budry Carbó. Deux ateliers auront lieu l’après-midi. L’un sur l’extractivisme en Amérique latine, avec Juan Pablo Gutierrez, délégué du peuple yukpa. L’autre sur la présentation des différentes investigations sur les multinationales présentes au FT Commodities Global Summit. Ensuite, la souveraineté alimentaire et les luttes pour la réforme agraire seront thématisées par Milena Polini, du Mouvement des sans-terre au Brésil, ainsi qu’Emmanuelle Carton du Comité pour l’annulation des dettes illégitimes (CADTM). Cette organisation sera représentée le lendemain, le dimanche 15 mars à 10h, par Eric Toussaint qui reviendra sur les dettes illégitimes avec Gabriella Lima, militante d’Ensemble à Gauche et de Debtforclimate. A 13h, deux ateliers seront proposés: contre l’extractivisme en RDC, avec David Kithoko, représentant des associations françaises Génération Lumière, No Congo No Phone, Team Congo; et contre les multinationales, avec la Coalition suisse contre Glencore. Enfin à 15h, Mona Dennaoui de Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) et Joseph Daher, militant d’Ensemble à Gauche, reviendront sur le génocide en Palestine et le financement de la guerre. 

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