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Un an après la grève de Swissmetal, le conflit n'est toujours pas résolu

Unia continue à exiger un plan social et se bat pour la sauvegarde du site de Reconvilier et de ses emplois

Le 25 janvier 2006, éclatait à Reconvilier la 2e grève chez Boillat Swissmetal, parce que la direction n'avait pas respecté les accords qu'elle avait signés avec ses partenaires et le gouvernement bernois. L'anniversaire de ce bras de fer qui dura plus de 30 jours a été marqué par une manifestation symbolique organisée le 25 janvier dernier par le «groupe des femmes en colère» et dont l'orateur principal était Nicolas Wuillemin, ex-leader du mouvement, lequel a appelé les salariés à rester mobilisés et unis contre les injustices et à soutenir les commissions du personnel dans leur combat.


Un an après le début de la grève, le conflit Swissmetal Boillat n'est toujours pas résolu. Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, Unia indique que la mise en œuvre des recommandations de l'expert industriel Jürg Müller engagé par le médiateur Rolf Bloch reste une préoccupation centrale. La direction de Swissmetal s'était engagée, à l'issue de la médiation, à réengager le plus grand nombre possible de personnes licenciées et de cadres ainsi que de remettre en fonction les installations de production. Or, «seule une partie de ces recommandations ont été appliquées. Une cinquantaine de personnes sur les 112 licenciées pendant la grève ont été réengagées. Les installations de production - la fonderie notamment - sont à nouveau en fonction, de sorte que les processus de production sont en partie normalisés et la productivité a pu à nouveau augmenter. Mais la direction de Swissmetal ne contribue par contre pas à restaurer un climat de confiance avec le personnel en fermant notamment la cantine de l'usine ou en refusant de payer les 40 heures entre la fin de la grève et la reprise définitive du travail.»

Au début de la semaine dernière, la mise en œuvre des propositions de l'expert industriel a fait l'objet d'une rencontre entre Unia, la direction de Swissmetal et les représentants des commissions des employés et ouvrière. Point central de la discussion: l'engagement d'un directeur de site pour Reconvilier. Swissmetal a donné l'assurance que ce poste serait repourvu aussi vite que possible. «Autant pour les représentations du personnel que pour Unia, il est évident que seule une mise en œuvre conséquente de toutes les recommandations de l'expert industriel peut créer les conditions d'une production de haut niveau et donc aussi le maintien d'un maximum d'emplois à Reconvilier. Et là, des déclarations crédibles et qui engagent Swissmetal sur un plan d'investissement manquent toujours.» Porte-parole d'Unia dans ce dossier, le secrétaire syndical Jean-Pierre Chapuis rappelle «que le syndicat restera aux côtés des commissions pour veiller à ce que les promesses soient tenues».

Procédures en suspens
D'autres problèmes restent en suspens. Les commissions et le syndicat continuent à exiger un plan social pour les personnes licenciées l'année dernière. Suite au refus de Swissmetal, Unia, sur mandat des représentants du personnel, a saisi le Tribunal arbitral. «Ce dossier n'a toujours pas avancé du fait que le Tribunal arbitral n'a pas encore pu être constitué, en raison de l'inertie de Swissmetal en la matière. Unia attend donc de l'association patronale Swissmem qu'elle veille à ce que le tribunal puisse délibérer aussi vite que possible et rende une décision dans les plus brefs délais.» Restent également en suspens différentes plaintes déposées par Unia, à titre de prestations de son service de protection juridique en faveur des travailleurs et travailleuses licenciés au début 2006.

Reste également la plainte en dommages et intérêts de plusieurs millions déposée par Swissmetal contre Unia. Cette plainte reste gelée. «Unia affiche toujours la même sérénité dans l'expectative d'une éventuelle procédure puisque le syndicat a assumé ses responsabilités de partenaire social dans ce conflit de travail. Unia a, immédiatement après le déclenchement de la grève, tout fait pour que ce conflit de travail trouve une solution rapide. Alors que Swissmetal a au contraire systématiquement cassé toute opportunité d'entamer des négociations et a en outre envenimé le conflit en licenciant notamment 112 travailleurs et travailleuses et en renvoyant les cadres avec effet immédiat.»

PN